C'est donc en plein mois de janvier, période des bacs blanc, que la réforme du bac se dévoile. C'est Pierre Mathiot, mandaté par le gouvernement d’Édouard Philippe, qui a remis son rapport ce mercredi concernant les orientations à prendre en vue de cette réforme prévue pour 2021. Nombre des pistes retenues ont d'ores et déjà fuité dans la presse, notamment dans les colonnes du Parisien. La principale modification prévue d'ici trois ans est de laisser plus de place à l'oral. A l'heure actuelle, c'est surtout l'écrit qui sanctionne l'examen du Baccalauréat, l'oral prenant principalement place lors de certaines matières spécifiques ou à l'occasion du rattrapage.

A partir de 2021, il est prévu qu'un grand oral compte pour 30% de la note totale. Un examen qui pourrait porter sur plusieurs matières et qui durerait trente minutes. Un rééquilibrage entre l'écrit et l'oral qui pourrait permettre aux élèves en difficulté de s'en sortir. En effet, nombreux sont les élèves qui peinent à retranscrire leurs connaissances à l'écrit lors du baccalauréat. Cette fois, ce grand oral serait l'occasion pour eux de montrer leurs capacités face à un jury qui devrait être composé de trois examinateurs.

Une volonté d'Emmanuel Macron

Ce grand oral devrait faire partie du groupe « resserré » des épreuves. En effet, le baccalauréat pourrait ne compter plus que quatre épreuves à passer, le total comptant pour 60% de la note globale.

Trois épreuves seraient donc écrites, dont l'une serait réservée à la philosophie, qui resterait une matière incontournable de la classe de Teminale. Le contrôle continu prendrait 40% de la note globale, confirmant que pour beaucoup d'élèves, tout se jouerait lors de l'examen en lui-même. Avec moins d'épreuves, tout échec lors d'un écrit ou d'un oral serait donc d'autant plus préjudiciable en vue de l'obtention du bac.

Quant au Français, c'est toujours au terme de la classe de Première que l'examen devrait être passé. Selon le rapport remis par Pierre Mathiot, il est également préconisé la fin des filières telles que nous les connaissons. Adieu L, ES et S ? C'est ce qui pourrait se profiler d'ici trois ans. L'ensemble des lycéens bénéficieraient alors d'un tronc commun et choisiraient, dès la classe de Seconde, plus matières et options.

Pour chaque élève, ce serait alors l'occasion de cibler les matières selon ses intérêts... et pour les professeurs, dans l'idéal, de ne bénéficier que d'élèves impliqués qui auront opté pour la matière en question.

Une annonce mi-février ?

L'ensemble des propositions et des préconisations remises par Pierre Mathiot, ancien directeur de Sciences Po Lille qui travaille depuis octobre dernier sur le sujet, doivent cependant encore recevoir l'aval d’Édouard Philippe, Premier ministre, et de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale. Ce dernier va donc rencontrer l'ensemble des syndicats afin de finaliser sa réforme. Plusieurs organisations syndicales ont d'ailleurs déjà approuvé l'idée de sortir des filières traditionnelles L, ES et S, ou encore de permettre aux lycéens de se spécialiser selon leurs intérêts.

Jean-Michel Blanquer pourrait annoncer cette réforme pour la mi-février et ainsi en faire un axe majeur du quinquennat d'Emmanuel Macron. « Le bac est la dernière institution nationale depuis la suppression du service militaire, c'est un point de repère très important. Je suis favorable à un bac musclé [...] plus musclé qu'épais », avait affirmé Jean-Michel Blanquer, sur le plateau de BFMTV en mai dernier, peu après l'élection d'Emmanuel Macron. Un baccalauréat plus « musclé », voilà ce qui devrait attendre les lycéens à partir de 2021. Sans doute l'idéal afin d'être mieux préparé pour le passage vers les études supérieures.