Le 29 Mars prochain, le nouveau premier Secrétaire du parti Socialiste sera désigné par les militants après un premier tour prévu le 15 Mars. Suite à la débâcle de Benoit Hamon a l'élection présidentielle de 2017, au profit de La République en Marche et de la France Insoumise, le prochain chef de file du PS va avoir du pain sur la planche. Hier soir, les candidats déclarés pour prendre la tête de la formation politique se rencontraient pour un débat organisé par LCI, RTL et Le Figaro.
Ils sont quatre prétendants, et chacun a clairement identifié sa position dès les premières phrases d'introduction :
- Olivier Faure, favori du scrutin, se place en rassembleur des différents courants de son parti.
- Emmanuel Maurel représente la gauche du PS, et accuse les anciens gouvernements Valls et Cazeneuve de trahison.
- Luc Carvounas souhaite une alliance des gauches, allant des communistes aux militants plus centristes.
- Stéphane Le Foll veut perpétrer l'héritage de François Hollande et défend la politique menée de 2012 à 2017.
Le bilan de François Hollande contesté... ou pas
C'est le bilan du quinquennat de François Hollande qui a notamment animé les discussions. L'ex ministre Stéphane Le Foll, fidèle parmi les fidèles de l'ancien président de la République, préfère éviter le sujet et regarder vers l'avenir, mais Emmanuel Maurel le rappelle à l'ordre et lui indique qu'il y a obligatoirement des leçons à tirer des échecs électoraux de 2017 : "Nous avons été sanctionnés, car nous avons déçu !
(...) Les gens nous en veulent !".
De son côté, Olivier Faure assume son soutien aux derniers gouvernements, mais rappelle néanmoins ses désaccords sur différents points, comme sur la loi Travail de Myriam El Khomri. Quant à Luc Carvounas, malgré sa volonté de "gauchiser" son discours, sa proximité avec Manuel Valls, ancienne tête d'affiche de l'aile droite du parti, agace, ce que ses adversaires n'ont pas manqué de rappeler.
Quels rapports construire avec La République en Marche ?
Si l'on occulte les positions moins radicales et plus rassembleuses d'Olivier Faure et Luc Carvounas, le débat de ce mercredi a surtout opposé Stéphane Le Foll, contre qui La République en Marche n'avait présenté aucun candidat en Juin dernier - permettant ainsi sa réélection à l'Assemblée Nationale - et Emmanuel Maurel, accusé par certains d'être "un opposant systématique", plus proche de la France Insoumise que des Macronistes.
Stéphane Le Foll se défend cependant de toute proximité avec le nouveau président de la République : "J'ai voté contre le budget, je suis donc dans l'opposition", martèle-t-il en ajoutant que sur son affiche de campagne législative, se trouvait le logo du PS et non pas celui de La République en Marche. Quant à Emmanuel Maurel, il se place en "opposition frontale" à la politique de l'exécutif actuel : "On a la droite en face de nous".
De son côté, Olivier Faure, qui est par ailleurs président du groupe socialiste - rebaptisé Nouvelle Gauche - au Palais-Bourbon, met en avant sa capacité à avoir su rassembler les députés de son camp, comme François Mitterrand en son temps. Il ne se prive pas non plus de rappeler à Luc Carvounas que ce dernier a été le seul à voter pour la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.
Mais l'ancien proche de Manuel Valls ne s'est pas laissé déstabiliser et a rappelé qu'il fallait aussi savoir défendre une ligne claire pour l'avenir du pays : "La synthèse molle, on a vu là où ça nous a menés. Et quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup !".
Laquelle de ces lignes idéologiques préféreront les militants socialistes pour défendre l'avenir de leur parti ? Réponse le 29 Mars...