Peu avant l'annonce de la mise en examen de Nicolas Sarkozy par le juge Serge Tournaire dans l'affaire du financement libyen de sa campagne victorieuse de 2007, Marine Le Pen était l'invitée de Radio Classique. La présidente nouvellement réélue du Front National a d'abord rappelé la notion de présomption d'innocence qui vaut pour tout citoyen soupçonné de délit, mais elle s'est surtout demandée pourquoi l'ancien chef de l'Etat "se retrouvait toujours devant le même juge d'instruction. (...) Il y a quelque chose de dérangeant".
Par ailleurs, l'ancienne finaliste de la dernière élection présidentielle, qui est également avocate de profession, rappelle que le juge Tournaire serait proche du syndicat de la Magistrature, ouvertement classé à gauche de l'échiquier politique : "Cela pose un problème d'absence de neutralité de ce magistrat". Elle livre enfin son analyse, en prévenant qu'outre l'enquête sur un financement illicite de campagne électorale, les Français assistent à "l'élimination d'un chef de l'Etat", mais également à la "déstabilisation" de leur pays.
Marine Le Pen semble ne pas avoir oublié les images polémiques filmées en 2013 dans les locaux du syndicat de la Magistrature. On pouvait y voir les portraits de plusieurs personnalités politiques de droite et d'extrême-droite affichés sur un mur baptisé "mur des cons".