Hier dimanche, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi asile et immigration présenté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Au sein des rangs du parti majoritaire, La République en marche, un seul élu a voté contre, l'ancien socialiste Jean-Michel Clément. Ce dernier a alors immédiatement annoncé qu'il se mettait en retrait de son groupe parlementaire, conscient d'avoir "enfreint les règles" de la majorité présidentielle. En faisant cette déclaration dès l'annonce des résultats du vote, l'élu de la troisième circonscription de la Vienne a ajouté vouloir éviter les "interprétations ambiguës ou farfelues", mais il a surtout anticipé son exclusion du groupe LREM.

Pour expliquer son vote, Jean-Michel Clément a avancé un argument de "conscience" sur des sujets sensibles comme l'asile, mais également sur les thèmes sociétaux comme la bioéthique ou l'accompagnement des personnes souffrantes en fin de vie. L'élu, ancien proche de Ségolène Royal et député depuis 2007, a précisé qu'il était prêt à accepter certains compromis "sans pour autant renoncer à [sa] liberté". Il regrette enfin que les parlementaires de la majorité ne puissent pas voter en pleine liberté de conscience sans s'exposer à des sanctions.