Le PS a-t-il encore un avenir ? C'est sur cette question de fond que se tient le 78ème congrès du parti historique de la gauche, ce samedi et dimanche à Aubervilliers. L'occasion pour Olivier Faure d'être officiellement investi en tant que Premier secrétaire du parti, lui qui a remporté largement le scrutin en mars dernier. Du côté d'Aubervilliers, plusieurs centaines de militants sont attendus pour découvrir « en direct » le projet d'Olivier Faure, et donc les orientations du PS. Ce samedi, place d'abord à l'intervention du secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez.

Une présence qui marque la volonté du PS français de continuer de s'inscrire dans une véritable alliance de gauche européenne. Dimanche, des tables rondes seront organisées sur différents thèmes, un rendez-vous qui se veut être force de proposition sur des sujets majeurs comme l'avenir des services publics ou l'écologie. C'est aussi dimanche matin qu'Olivier Faure prendra la parole pour un discours de clôture du congrès particulièrement attendu. Le leader est désormais connu, mais où mènera-t-il le Parti socialiste ? Voilà le principal enjeu du week-end du côté d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.

Plusieurs cadres ont claqué la porte du PS

Un PS tombé en lambeaux au cours d'une « anus horribilis » 2017.

Lors de l'élection présidentielle, le parti, qui était alors encore au pouvoir avec François Hollande, est tombé à un niveau historiquement bas, Benoît Hamon ne recueillant que 6,36 % lors du premier tour. Les Socialistes ont ensuite réussi à conserver un groupe à l'Assemblée nationale, mais les législatives ont été douloureuses.

Sans parler du départ de nombreux cadres : Benoît Hamon, mais aussi Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem ont claqué la porte du PS, certains en douceur, d'autres plus violemment. Acculé, le Parti socialiste a même été obligé de vendre son siège historique de Solférino. Comment le PS peut-il donc espérer remonter la pente ?

Malgré ses scores bas, ce parti reste très ancré localement. Des Socialistes dirigent en effet encore des Régions, de grandes villes, et le PS dispose aussi de très nombreux élus dans les conseils départementaux et dans de nombreuses communes. Une force sur laquelle le PS peut compter... au moins jusqu'en 2020, date des prochaines élections municipales. Les Européennes, en 2019, seront également un rendez-vous majeur pour le parti.

Un PS tourné vers l'Europe ?

« Le PS n’a pas été remplacé et veut croire qu’il peut encore surprendre », assure Olivier Faure. Mais à gauche, l'embouteillage est là, qui plus est par les temps qui courent, où certains partis retrouvent des couleurs. On pense notamment au Nouveau parti anticapitaliste, pour lequel Olivier Besancenot apparaît comme l'un des leaders politiques du mouvement social en cours, notamment du côté des cheminots.

Le Parti Socialiste doit aussi, évidemment, faire face à la concurrence de la France insoumise, menée par Jean-Luc Mélenchon, qui l'a siphonné lors de la dernière élection présidentielle. Face à ces autres partis de gauches, comment convaincre les Français d'opter pour le PS ? C'est l'un des défis d'Olivier Faure, qui entend marquer sa différence, notamment sur la question de l'Europe. Pour le député et Premier secrétaire du parti, c'est l'un des principaux chantiers et une différence majeur avec ses opposants de gauche. Pour Olivier Faure, il faut « inviter cette gauche progressiste qui se relève à travers toute l’Europe ». Le Parti socialiste va en tout cas devoir trouver comment faire plus... avec moins.