Depuis plusieurs jours, la une du Point consacrée au président Turc Erdogan fait beaucoup parler d'elle. En effet, plusieurs affiches ont été enlevées par des militants de l'AKP (parti politique du président turc actuel). Plusieurs gérants de kiosques ainsi que des journalistes du Point ont subi des intimidations de la part de ces militants, ce qui a provoqué une vive réaction de la classe politique française.

Un kiosque a même été vandalisé. Les faits se sont passés au Pontet dans le Vaucluse. Une dizaine d'hommes, très certainement des partisans d'Erdogan ont proféré des menaces à l'égard d'un kiosquier.

Le commerçant explique que le matin même un homme était venus pour demander de retirer la une du Point et que la situation s'est très vite envenimée quand le groupe est arrivé. Il a dû demander de l'aide à la police car des menaces de mort ont été proférées à son égard. Le kiosquier a aussi fait appel à MédiaKiosque (société qui s'occupe des kiosques) afin de faire retirer la une. L'employé de la société subit les mêmes menaces. Des vidéos montrant les faits sont apparus sur les réseaux sociaux dans la nuit de vendredi. Samedi, l'affiche a été réinstallée et d'après le journal La Provence, une ronde de gendarmes a été mise en place.

La classe politique indignée

Les soutiens ne se sont pas fait attendre, le président Emmanuel Macron a défendu la liberté de la presse sur Twitter tout comme Nicolas Dupont-Aigan qui ajoute que « la liberté d'expression est un principe non-négociable ».

Le député Gilbert Collard a quant à lui dénoncé la dictature turc. Dimanche, le patron du groupe LREM à l'assemblée national, Richard Ferrand défend au micro de France 3 la liberté de la presse et ré affirme que celle-ci n'est pas négociable.

Des actes forts

Le président de Reporters sans frontières, Christophe Deloire dénonce des actes isolés à fort caractère symbolique.

En effet, la liberté d'expression est un des piliers de la République française. Les militants de l'AKP supportent un leader politique qui empêche la parution de journaux qui ne sont pas en sa faveur et qui emprisonne des journalistes opposants au régime. C'est une preuve flagrante que le mot « dictature » utilisé dans la une du point a toute sa place dans la politique du chef d’État Turc. Le président Erdogan a réagi lors d'un meeting de sa campagne en affirmant qu'il avait noué des liens avec son peuple et que des affiches ne pourront pas les défaire.