Depuis plusieurs jours, l'affaire Benella fait trembler le gouvernement, en particulier le président de la République. Tout à commencer le 16 juillet, lorsque Les Bleus sont arrivés en France pour fêter la victoire de la coupe du monde de football. Sur le tarmac de l'aéroport de Roissy, Alexandre Benella, un collaborateur de l'Elysée, aurait eu un comportement "inacceptable". L'homme se serait montré "très agité" et aurait tenté de prendre la main sur le dispositif de sécurité mis en place par les gendarmes. Plus tard dans la soirée, il aurait eu une altercation avec un commissaire de police à l'hôtel Crillon, où l'équipe de France devait se rendre.

Mais Alexandre Benella aurait également un lourd passif qui ne joue pas en sa faveur, qui mettrait en cause ses relations étroites avec Emmanuel Macron.

Qui est Alexandre Benalla ?

D'après une enquête menée par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), Alexandre Benalla aurait été habilité au titre du secret défense national. Et c'est le cabinet de la présidence lui-même qui aurait effectué cette requête. Depuis ses agissements du 16 juillet, Benalla est dans la tourmente. En effet, en plus de s'être fait remarquer ce jour-là, une vidéo compromettante a refait surface. Lors de la manifestation du 1er mai, Alexandre Benalla est aperçu en train de malmener et frapper les manifestants alors qu'il accompagnait les forces de l'ordre vêtu d'un brassard et d'un casque de policier.

Avec un salaire plus qu'élevé et de nombreux avantages prodigués par l'Etat (appartement somptueux quai Branly, badge d'accès direct à l'Assemblée), le protégé d'Emmanuel Macron est un pleine chute, et le président et son gouvernement doivent à présent se justifier.

Alexandre Benalla se défend en garde à vue

Dimanche dernier, alors que le président de la République organisait une réunion de crise à l'Elysée, le parquet de Paris a ordonné la mise en examen de cinq personnes reliées à l'affaire Benalla : Vincent Crase, Patrick Strzoda et trois agents de police qui auraient communiqué des images de vidéo-surveillance du 1er mai à Alexandre Benalla.

Également mis en examen, l'homme doit à présent s'expliquer sur cet usurpation de la fonction de policier et sur ses violences lors de la manifestation. Alexandre Benalla s'est alors défendu en racontant qu'un gradé de la police nationale lui aurait remis le brassard et le casque sans qu'il en est fait la demande. Une version que l'agent de police en question a fortement démenti.

Quand aux violences faites à un jeune homme présent lors de la Fête du travail, le conseiller 'sécurité' d'Emmanuel Macron n'a pas hésité à se référer au code de procédure qui autorise n'importe quel individu à intervenir si les agents de police sont en danger.

Auditions de Gérard Collomb et Michel Delpuech

"Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de Monsieur Benalla, que ce soit pendant ou après le 1er mai" a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, lors de son audition à l'Assemblée nationale, qui s'est dédouané par la même occasion de toute responsabilité.

De son côté, Michel Delpuech, s'est également prêté à l'exercice.

Auditionné par la commission d'enquête parlementaire, le préfet de police de Paris a lâché un nom : Laurent Simonin, le chef d'Etat-major adjoint à la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). "C'est à son niveau" que la présence d'Alexandre Benalla parmi les policiers ce 1er mai 2018 doit s'expliquer, clame-t-il. Toutefois, il conçoit que cet événement découle "de dérives individuelles condamnables et inacceptables, sur fond de copinage malsain".