Gérard Collomb a reçu mardi les représentants syndicaux de la police pour faire le point des vives inquiétudes soulevées par ces derniers depuis le début de l'affaire Benalla. L'occasion pour le ministre d'Etat d'assurer à ses troupes un soutien inconditionnel dans une séquence qui aura directement touchée à l'image des forces de l'ordre dans l'Hexagone.

Il faut dire que, depuis deux semaines maintenant, les syndicats de police n'ont eu de cesse de se dire clairement ulcérés par les agissements d'Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er mai dernier.

Et pour cause, beaucoup redoutent les "répercussions" pour le moins négatives de ce feuilleton médiatique et politique estival sur l'exercice au quotidien de leur profession.

Au ministère de l'Intérieur, on s'est toutefois voulu rassurant. Les représentants de police ont, pour ainsi dire, apprécié la prise de position ferme de Gérard Collomb lors de leurs entretiens. Le secrétaire général d'Alliance, Jean-Claude Delage a d'ailleurs confié à l'AFP, son soulagement de voir que la police nationale n'était pas en cause aux yeux du fidèle d'Emmanuel Macron.

Benalla, un personnage hors de contrôle

Durant cette réception organisée par confédération durant tout l'après-midi de mardi à la place Beauvau, le syndicat Alliance a confirmé des relations tendues entre Alexandre Benalla et les agents de police sur le terrain.

Une information qui a poussé Gérard Collomb à estimer que l'ex-collaborateur de l'Elysée avait visiblement pris des libertés. Des libertés que beaucoup accusent le président de la République de lui avoir donné de prendre dans le cadre de ses fonctions.

Bien sûr, le ministre d'Etat a tenu à rappeler, par voie de communiqué, "son soutien indéfectible aux policiers et gendarmes".

L'ancien maire de Lyon reconnaît, avec force, l'amertume des agents des forces de l'ordre qui ont légitimement été affectés par la gestion de cette affaire. Il estime que personne ne saurait jeter le discrédit sur les forces de sécurité, en usurpant l'identité d'un policier.

La police, victime de l'affaire Benalla

De son côté, Alternative Police CFDT a regretté que l'affaire ait pu, à ce point, tenir l'image de l'institution policière.

Dans un communiqué, le syndicat a souhaité que le dérapage de l'ancien chargé de mission de l'Elysée ne reste pas au centre des préoccupations, surtout que les policiers continuent d'attendre les réponses qui seront apportées à leurs conditions de travail bien périlleuses.

Le Syndicat des commissaires de la police nationale a, quant à lui, rappelé que la police n'a pas à jouer le bouc émissaire d'une affaire qui la dépasse totalement. Des répercussions sont attendues sur le travail des forces de l'ordre, avec la confusion créée par le comportement très inapproprié de M. Benalla au moment des interventions filmées place de la Contrescarpe.