La valse hésitation est terminée. Mardi soir, sur le plateau du JT de 20 heures de TF1, Édouard Philippe a mis fin au suspense : oui, le prélèvement à la source entrera bien en vigueur à partir du 1er janvier 2019. ' Nous avons la garantie que cette réforme sera mise en œuvre dans de bonnes conditions ', a expliqué le premier ministre, qui a également informé que la temporisation de ces derniers jours sur cette entrée en vigueur du prélèvement à la source n'était pas dû à une hésitation, mais bien à une volonté de l’exécutif de s'assurer que tout allait bien fonctionner.
De l'exigence donc, pour une réforme fiscale majeure qui devrait concerner pas moins de 38 millions de foyers à partir du début de l'année prochaine. Une réforme qui va donc être mise en place sous le mandat d'Emmanuel Macron, mais que l'on doit à François Hollande. C'est en effet le précédent président de la République qui avait décidé de mettre cette réforme sur les rails, sans qu'elle n'ait cependant pu voir le jour avant la fin de son quinquennat. L'Histoire retiendra que c'est finalement son successeur, Emmanuel Macron, qui aura mis en œuvre cette grande réforme fiscale, aussi bien attendue que redoutée par beaucoup de Français.
Une réforme lancée par Hollande et concrétisée par Macron
S'il est redouté, le prélèvement à la source l'est surtout car il reste flou pour beaucoup de Français. Il consiste tout simplement à faire payer l'impôt en même temps que la perception des revenus. L'impôt sera ainsi collecté par l'employeur, pour les salariés, ou par une caisse de retraite, pour les personnes retraitées. Quant au taux de prélèvement, il est calculé par l'administration fiscale. Selon Édouard Philippe, le but de cette réforme est tout simplement de faciliter la vie du contribuable en défendant ' un impôt adapté à la situation de chacun '. Un impôt qui serait donc plus adapté aux revenus d'une personne à un instant T, évitant ainsi tout décalage, notamment lors des départs en retraites, pouvant entraîner de forts prélèvements d'impôts à un moment où les revenus baissent sensiblement.
Cela signifie-t-il pour autant qu'il n'est plus nécessaire de déclarer ses revenus ? Et bien... non. Remplir sa feuille d'impôts et déclarer l'ensemble de ses revenus de l'année précédente auprès de l'administration fiscale fera toujours partie du ' jeu '.
L'opposition dénonce une réforme ' injuste '
Suite à l'intervention d’Édouard Philippe au JT de 20 heures de TF1, confirmant l'entrée en vigueur de la réforme, les réactions n'ont pas tardé à affluer. Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé une politique fiscale ' injuste ' de la part de l’exécutif. ' Les gros s’adapteront, les petits subiront ', a ajouté le président de Debout la France. ' Injuste ', le mot est d'ailleurs également revenu dans le communiqué de réaction du Rassemblement national.
Christophe Lagarde, président de l'UDI, a lui aussi regretté la poursuite de cette réforme et sa future entrée en vigueur. Il y a quelques jours, alors que la réforme et son entrée en vigueur avaient été mis en attente, Jean-Luc Mélenchon s'était montré le plus offensif, prenant peur concernant un possible non respect du droit des salariés. En effet, l'employeur devenant le ' collecteur ', le prélèvement à la source permettrait à ce dernier d'obtenir plus d'informations sur ses salariés. Mais le taux de prélèvement est soumis au secret professionnel, voilà comment a rapidement tenu à rassurer le ministère de l’Économie. Cette réforme devrait continuer de beaucoup faire parler dans les semaines et mois à venir, au moins jusqu'à la date d'entrée en vigueur, le 1er janvier 2019.