Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a affiché vendredi la volonté pour Emmanuel Macron de s'assurer que les dispositions mises en oeuvre pour le prélèvement à la source répondent parfaitement aux attentes avant de s'y engager. Une position qui laisse penser que l'Exécutif pourrait bien finir par reculer après un an d'hésitation.
A la base, c'était une réforme du quinquennat Hollande ! Désormais, c'est devenu une sérieuse épine dans le pied de son successeur Emmanuel Macron qui doit faire face à la cristallisation d'un certain climat de défiance en cette rentrée politique.
Pas beaucoup de marges de manoeuvres donc pour celui qui espère poursuivre sa deuxième année de mandat comme il a géré la première.
Des inquiétudes qui persistent
Il faut dire que la perspective de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source au 1er janvier 2019 suscite, depuis quelques jours, de vives inquiétudes au sein de la classe politique. Au gouvernement, on redoute que les effets de la réforme puissent être mal compris, et donc mal vécus par les contribuables. C’est, en tout cas, ce qu’a clairement laissé entendre Emmanuel Macron jeudi, en conférence de presse lors de son déplacement à Helsinki en Finlande.
Certains éclairages doivent à cet effet être apportés par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, lors d'une entrevue prévue mardi avec le président de la République et le premier ministre. Et si l'ancien maire de Tourcoing réfutait jusqu'ici toute hypothèse d'un arrêt de la réforme, il a admis ce samedi sur France Inter que ses effets psychologiques sur les contribuables pouvaient donner à réfléchir sur la pertinence d'une poursuite des travaux.
Un risque politique trop important
Aucun doute donc à avoir, l'Exécutif redoute de voir le prélèvement à la source porter un sévère coup politique à son action après l'accumulation des revers depuis le début de l'été. De nombreux spécialistes estiment en effet que le fait de recevoir des fiches de paie amputées du montant de l’impôt pourrait perturber les habitudes de consommation des Français.
L'attitude de prudence qui s'en suivrait, pourrait alors avoir des conséquences très négatives sur l’économie.
D'un autre côté, la responsabilité déposée par l'Etat sur les entreprises inquiète au sein des PME-TPE. D'éventuels bugs techniques ne tarderaient d'ailleurs pas à mettre le gouvernement sous le feu des critiques, comme en témoignent les échecs de projets d'envergure comme celui du logiciel de paie des militaires (Louvois). A l'heure actuelle, ni le report, ni l'abandon du dispositif n'est acté. La décision de l'Elysée devrait être connue d'ici à la mi-septembre.