Alors que le XIXe samedi de mobilisation se dessine, et malgré le grand débat, les membres du gouvernement ne parviennent pas à endiguer la crise et se révèlent de plus en plus apprentis sorciers. Ambiance au sommet.
Pas de répit pour l’exécutif
Les violences de la semaine dernière aux Champs-Élysées posaient une question : la France est-elle la cinquième puissance économique mondiale ? Comment ne pas arriver à canaliser une foule violente ? Samedi dernier les casseurs étaient chez eux : ils se défoulaient sur les enseignes, effectuaient leurs courses printanières sur l’avenue et transformaient la banque Tarneaud en brasier géant.
Après cet énième samedi de violence, Christophe Castaner pouvait-il rester à son poste ? La branche a plié mais n’a pas rompu. Comparé à des stagiaires sur la une du Point, le gouvernement enchaîne les erreurs sur la forme comme sur le fond. Les Français sont en droit de se poser une question : l’exécutif est-il en stage d’observation ou en inspection des saccages finis ?
Gilets jaunes : une réponse sécuritaire
Le gouvernement sait qu’il n’aura pas le droit à une seconde chance. Même s’il a déjà eu 18 essais pour mettre en place un maintien de l’ordre efficace et soucieux des manifestants. Après avoir fait sauter quelques fusibles, Frédéric Dupuch, Pierre Gaudin et Michel Delpuech, des mesures sécuritaires furent annoncées.
Les policiers seront plus mobiles et iront au contact des manifestants avec un risque accru de violence et de blessures. Aussi, des marqueurs chimiques pourront aider les policiers à identifier des casseurs. Enfin, des militaires de l’opération Sentinelle seront mobilisés pour protéger les institutions publiques et d’autres points fixes.
Ainsi, le problème est récurrent : les gouvernements traitent les causes mais très peu les effets. Le grand débat pourra-t-il régler à lui seul les problèmes du pays ? Pour les oppositions, il est une machine à générer des espoirs et des frustrations.
Le grand débat annonciateur d’une grande déception ?
L’existence de ce grand débat est en soi une énigme.
Il remplace ce qui aurait dû être fait pendant la campagne présidentielle et surtout en amont : aller à la rencontre des Français, cerner leurs problèmes et faire des propositions. Au lieu de cela, les débats se sont concentrés sur les costumes de François Fillon et les hologrammes de Jean-Luc Mélenchon.
Actuellement, une synthèse des propositions formulées est en cours. Les grandes lignes se dévoilent : davantage d’équité fiscale et sociale, lutte contre l’évasion des capitaux, taxation des GAFA, renforcement de l’IFI. Mesures judicieuses ou pas, il est intéressant de noter qu’un mouvement débutant sur le ras-le-bol des taxes aboutira peut-être sur… de nouvelles taxes !