Les élections dans la capitale française auront lieu en 2020, et déjà la ville lumière est dans tous les esprits. De l’extrême gauche à l’extrême droite, les politiques ne rêvent que d’une chose : remplacer Anne Hidalgo, l’actuelle maire PS, dont beaucoup s’entendent pour contester le bilan. Cependant, la meilleure alliée de cette dernière n’est-elle pas justement la dissémination de candidatures ? Petit résumé de la situation.

Une maire critiquée mais déterminée

Depuis, qu’elle dirige ce qu’on a coutume d’appeler « la plus belle ville du monde » Anne Hidalgo s’est souvent trouvée dans l’œil du cyclone.

Critiquée pour sa suppression des voies sur berges et sur l’échec du Vélib’, attaquée sur les gestions de budget et sur la propreté, la maire a fait front, parfois seule contre tous. Elle concède à Challenges en février dernier : « j’étais trop seule et pas assez défendue ». Aujourd’hui, la maire a resserré ses rangs et repart au combat pour 2020. Lancement d’une police municipale, projet de gratuité des transports en commun, Anne Hidalgo se projette et espère que le pire est derrière elle. En politique, l’espoir fait vivre, d’autant que le florilège de candidatures pourrait lui porter un vrai secours.

Paris : la multiplication des ambitieux

« La nature a horreur du vide » disait Aristote, et encore plus à Paris.

Si certains avancent leurs pions de façon prématurée, force est de constater qu’il y aura du monde à cette partie d’échecs. Le premier à ouvrir le bal fut Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller en communication de François Hollande. Classé plutôt centre gauche, il a créé son mouvement « parisiennes, parisiens » en juin 2018 et avance déjà des propositions chocs comme la gratuité des crèches ou la suppression du périphérique.

À l’extrême gauche, la voie semble plutôt dégagée pour Danielle Simonet, députée insoumise qui propose sa candidature avec le slogan « Paris en commun ».

Du côté d’En Marche et des Républicains les appétits s’aiguisent, et ils sont nombreux. Pour le parti de gouvernement six candidats envisagent l’investiture : Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi, Cédric Villani, Julien Bargeton et Anne Lebreton veulent se lancer.

Pourquoi ce conglomérat d’ambitions ? La ville fut séduite par le projet d’En Marche en 2017. Durant la présidentielle, Paris a placé Emmanuel Macron en tête des votes du 1er tour avec un score de 34,84%.

Chaos depuis cette défaite historique, les Républicains veulent sortir la tête de l’eau avec de nouveaux désirs de conquêtes. Rachida Dati, Jean-Pierre Lecoq, Pierre-Yves Bournazel, Florence Berthout représentent la droite arc-en-ciel. Ils espèrent sans doute retrouver le temps de Jacques Chirac à Paris où la droite avait 20 arrondissements… sur 20 !

Quand soudain… Marcel Campion entra dans la danse parisienne

Ce n’est pas seulement le « roi des forains » c’est aussi un personnage. S’il y a bien un candidat qui peut jouer la carte de l’antisystème c’est lui.

Entrepreneur et autodidacte, Marcel Campion n’a pas sa langue dans sa poche ni Anne Hidalgo dans son cœur. Il ne lui a pas pardonné la suppression du marché de Noël sur les Champs-Élysées et entend bien lui mettre des bâtons dans les roues. Son slogan : « libérons Paris » en langage soutenu. En familier, cela ressemble plutôt à un « virons Hidalgo ». Miser uniquement sur l’impopularité d’un adversaire est habile, et François Hollande peut confirmer que cela fonctionne. Une chose est sûre, les candidats et les morcellements ne manqueront pas à cette élection. Et l’actuelle maire ne peut occulter une des règles pour durer en politique : « diviser pour mieux… Régner ».