Il y a eu, bien sûr, de nombreuses marques de félicitations et d'encouragements. Certains saluant le profil d'une jeune femme (39 ans), de mère issue de la diversité, binationale (Franco-Sénégalaise) de Sibeth Ndiaye, nommée dimanche 31 mars porte-parole du gouvernement d'Emmanuel Macron en lieu et place de Benjamin Griveaux, lancé dans la course à la Mairie de Paris. L'ascension d'une personnalité forte, l'un des acteurs principaux de la campagne d'En Marche! aux présidentielles de 2017, aura donc été largement saluée par la majorité.
Pluie de critiques
Toutefois, on retiendra la pluie de critiques qui a immédiatement suivi cette nomination, en provenance de spécialistes, d'éditorialistes ou de simples commentateurs. Ces derniers auront notamment pointé le caractère "parfois très dur, voire cassante" de Sibeth Ndiaye, selon les propos rapportés d'une source ministérielle citée par Le Parisien, qui, plus loin, espère qu'elle "va mettre de l'eau dans son vin".
Pour certains, la jeune femme, malgré son expérience confirmée en politique et en communication, après deux ans passés comme conseillère d'Emmanuel Macron à l'Elysée, ne possède pas les codes propres à la hauteur de la fonction républicaine du porte-parolat gouvernemental.
Une volonté disruptive du président, en prévision des annonces de mesures issues du Grand débat national et à quelques semaines des élections européennes, mais qui tranche avec les appels impératifs de l'opposition aux retours à l'ordre et la stabilité politique.
Sibeth Ndiaye en TT sur Twitter
Au top des tendances du réseau Twitter toute la soirée de dimanche, la nouvelle porte-parole a été la cible d'attaques plus ou moins sévères.
D'abord sur la première réaction de l'intéressée, qui lors d'un tweet jugé trop réactif, qualifiait son nouveau poste de "job". De quoi faire bondir les spécialistes habitués à un certain respect des formes, aussi innovante soit la nomination.
Vous informer et expliquer ce que fait le gouvernement pour votre quotidien : c’est mon nouveau job (merci @EmmanuelMacron et @EPhilippePM pour leur confiance !), et ça commence tout de suite. Je vous dis à demain pour mon premier compte-rendu du Conseil des Ministres.
— Sibeth Ndiaye (@SibNdiaye) 31 mars 2019
Un parcours qui divise
Des anciens propos de cette spécialiste de la communication, marcheuse de la première heure, ont par ailleurs été exhumés.
Comme ceux tenus en juillet 2017, bien loin des usages d'une communication officielle, relayés par L'Express : "J'assume parfaitement de mentir pour protéger le président". De quoi alimenter les critiques quant à l'avenir d'une parole politique transparente du gouvernement.
Autre polémique, toujours dans la même tonalité, Sibeth Ndiaye s'était faite malheureusement connaître en août 2017, à la suite d'un SMS publié par le Canard enchaîné, suite à l'annonce de la mort de Simone Veil, entrée au Panthéon, dans lequel elle confirme l'information de son décès : "Yes, la meuf est dead", avait répondu la nouvelle porte-parole du gouvernement aux journalistes.
Mais les critiques ne s'arrêtent pas aux petites phrases.
Les commentateurs ont par exemple vivement critiqué le choix du timing pour ce remaniement, qui intervient à un moment de crise pour le gouvernement, afin satisfaire des ambitions personnelles et partisanes - la Mairie de Paris pour Benjamin Griveaux - à un poste particulièrement exposé où stabilité et constance sont plutôt requises.