La rentrée 2017 - sociale et politique - approche dans un contexte de reprise de l'activité économique en France ces dernières semaines. En effet, le nombre d'offres d'emploi augmente dans un contexte de légère baisse du chômage et de reprise de la croissance économique. Mais grâce à quoi ? Les premières réformes d'Emmanuel Macron ? L'action de François Hollande depuis 2012 ? Décryptons les raisons possibles de ce rebond salutaire, en commençant par quelques chiffres.
La croissance, star des économistes, s'apprête à faire mieux que ce que ces derniers avaient prévu en dépassant les 1,7% en 2017.
Elle profite en effet de la meilleure santé actuelle du commerce international et de l'ensemble des activités d'import-export. De même, près de 300.000 emplois ont été créés dans l'hexagone en un an. Depuis 2015, le taux de chômage est ainsi passé de 10.5% à 9.5%, retrouvant son niveau de 2012 lorsque François Hollande est arrivé au pouvoir. Un score prometteur pour l'avenir si la France reste sur cette lancée.
Emmanuel Macron est-il responsable de cette reprise économique ?
Pour les membres du gouvernement d'Edouard Philippe, à l'image du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, l'élection du nouvel exécutif a rassuré les chefs d'entreprise qui auraient par conséquent investi et créé de l'emploi.
Faux, répond l'ancien secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, pour qui les effets des premières mesures d'Emmanuel Macron ne pourront pas se ressentir dans l'activité économique avant plusieurs semaines.
Cependant, la France commence à entrevoir le bout du tunnel depuis 2015, date à laquelle certaines entreprises ont re-proposé des offres d'emploi, en plein quinquennat de François Hollande.
Mais un nouveau danger plane aujourd'hui sur la hausse de la croissance économique... Emmanuel Macron et son équipe souhaitent en effet augmenter le montant de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). En échange, ils réduiront celui des cotisations salariales sur la fiche de paie des français, mais plus tard... C'est donc à nouveau une perte de pouvoir d'achat - déjà réduit - qui se profile pour les classes moyennes et populaires l'an prochain.
Une reprise grâce à l'action de François Hollande ? Oui, mais...
Certes, la croissance est repartie en France, mais pas autant que dans les autres pays européens. Si notre nation devance la Grèce, la Belgique et l'Italie, elle reste loin de la moyenne de la zone Euro, fixée à 2,1%. L'Irlande est la grande championne, avec un bond de 6,7% au 1er trimestre 2017. Quant aux chiffres du chômage, ils ont baissé dans la majorité des pays de l'OCDE dès 2013, deux ans avant la France.
En revanche, François Hollande peut se vanter d'avoir augmenté les marges des entreprises grâce à différents outils installés pendant son quinquennat : le CICE, le pacte de responsabilité et la prime à l'embauche dans les PME.
De même, les investissements des sociétés installées en France sont plus nombreux, avec une hausse de 1,7% constatée au premier trimestre.
Deux autres facteurs encourageants
Selon l'économiste Patrick Artus, "60% de l'amélioration est due à la conjoncture mondiale, 20% à la BCE et 20% à Hollande". La Banque Centrale Européenne, dirigée par Mario Draghi, a en effet maintenu des taux d'intérêt faibles ces dernières années, ce qui a augmenté le nombre d'emprunts, et donc d'investissements.
Autre levier de la croissance : la baisse du prix du pétrole dans le monde depuis 2015, qui a légèrement augmenté le pouvoir d'achat des consommateurs et donné de l'air aux entreprises. Le bilan dont se vante l'ancien président François Hollande n'est donc pas aussi victorieux qu'il le prétend...