Le géant américain du jouet Toys "R"Us est incontournable dans le monde entier. Pour petits et grands. Il a bercé notre enfance. Et celle de nos enfants. Mais l'aventure semble toucher à sa fin. En date du lundi 18 septembre, le communiqué du groupe de magasins Toys "R" Us ne laisse pas de place au doute. Face à la concurrence accrue sur Internet, l'enseigne américaine s'est placée sous la protection du Chapitre 11 de la Loi Américaine sur les faillites. Toys "R" Us précise toutefois être en mesure de poursuivre ses activités. Pour l'instant.
Objectif : réduire la dette
Le placement sous protection de Toys "R" Us est le plus important jamais effectué par un distributeur spécialisé. Avec ses 1600 magasins et 64 000 employés, la direction du groupe précise avoir contracté un prêt de 3 milliards de dollars dont la nature même tend à rassurer les fournisseurs durant les périodes de fêtes qui démarrent dans quelques semaines.
Dans ce même communiqué, Toys "R" Us annonce que la filière canadienne est également placée sous la protection du Chapitre 11 de la Loi Américaine sur les faillites mais que les opérations du groupe en dehors des Etats-Unis et du Canada (commerce en ligne compris) ne sont pas concernées. Il ne devrait donc pas y avoir d'impact immédiat en Europe concernant les restructurations et les emplois.
Toys "R" Us sous pression
Le dernier trimestre à venir va être décisif. L'enseigne américaine, étouffée par près de 5 milliards de dettes, n'a plus le droit à l'erreur. Selon la presse américaine, les fournisseurs demanderaient des garanties de plus en plus strictes notamment concernant les paiements. Certains demanderaient même le paiement à la livraison ou que leurs marchandises leur soient retournées.
D'autres préfèrent attendre et prendre une décision lorsque les chiffres du dernier trimestre 2017 annonceront la tendance, bonne ou mauvaise.
Avec un secteur en hausse de 5% l'année dernière aux Etats-Unis, le groupe américain Toys "R" Us n'a pas su s'adapter aux nouveaux modes de consommation. Des enseignes américaines à bas coût comme Wal-Mart et Target ont adopté une stratégie agressive sur le segment des enfants mais il est vrai que c'est surtout le géant Amazon qui a capté l'essentiel de la croissance du secteur (24%).
Avec une perte de 164 millions de dollars sur les quatre premiers mois de l'année, la direction de Toys "R" Us va devoir faire preuve d'ingéniosité pour garder la confiance de ses fournisseurs et maintenir son attractivité auprès des parents et des enfants. L'été dernier, l'enseigne de Jouets avait ouvert un magasin éphémère à New York sur Times Square afin de capter une clientèle touristique. Cela suffira-t-il ?