Jean d'Ormesson vient tout juste de nous quitter. Nous souhaitons lui rendre un grand hommage et le remercier merci, autant pour le personnage singulier et pétillant qu'il a été, que pour son œuvre riche et particulière. L'académicien, qui aimait tant s'amuser avec les mots pour décrire notre époque avec un optimisme parfois intriguant, s'en est allé alors que nous avions plus que jamais besoin de sa prose. L'Éducation nationale ne rend pas honneur à ses hommes et ses femmes qui ont donné leur vie à l'exercice du français, en faisant un art à part entière où l'approche de la perfection était un but à atteindre, et dont la dimension ontologique était le reflet de leur époque.
Cette baisse continue du niveau de lecture des écoliers français est d'autant plus inquiétante qu'on peut se demander si l'immense travail de ces ingénieurs du verbe risque un jour de finir dans l'oubli, à cause de méthodes scolaires de plus en plus contre-productives.
Blanquer tente de réformer l'apprentissage de la lecture
Depuis le début des années 2000, l'étude internationale Pirls effectuée tous les cinq ans, mesurant les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France), montre clairement des indices de plus en plus faibles. En 2001, l'institut Pirls avait instauré un seuil moyen des performances des 33 États participants, soit 500 points, la France était à 511 en 2016.
Bien qu'étant au-dessus, l'indice est cependant plus faible d'études en études, partant de 525 en 2001, puis descendant à 522 en 2006, pour arriver à 520 en 2011 et finir à 511 en 2016. Soit une chute qui s'accélère de plus en plus vite. La France et la Suède sont les deux seuls pays où les indices baissent depuis vingt ans.
Il faut préciser que ces évaluations se concentrent sur la compréhension des jeunes écoliers face à des œuvres littéraires ou de simples textes informatifs. La difficulté se situe donc plus au niveau de la compréhension du texte que dans la vitesse de lecture, bien qu'elle soit également affectée, mais dans une bien moindre mesure.
L'actuel ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, vient donc de faire part des mesures envisagées pour palier à ce problème préoccupant. Il a donc annoncé ce mardi que, désormais, de nouvelles évaluations seront mises en place au milieu du CP puis en début de CE1 dès la rentrée 2018. Il a également fait part de son souhait d'aider les enseignants afin que ceux-ci puissent choisir les manuels scolaires qui leur semblent les plus pertinents : « tous les manuels ne se valent pas, des études ont prouvé que certains sont plus efficaces que d’autres ». Il a ensuite prévu un plan de formation en lecture pour les professeurs ainsi qu'une conférence sur la maternelle en mars 2018.