Le 9 novembre, des policiers ont interpellé un jeune migrant espagnol d'origine camerounaise pour vente de drogue. Appelé Massar, le dealer est mort étouffé à l'hôpital Laribroisière pour avoir tenté de dissimuler sa "marchandise" aux forces de police en l'avalant.
Le jour où Massar a été interpellé, des policiers de la BRF (Brigades des réseaux ferrés) effectuaient sur place un contrôle de "stups". Massar, dont les forces de police soupçonnaient sa participation dans un trafic de drogue, avait tenté de s'enfuir. Les policiers avaient néanmoins réussi à le rattraper puis l'ont plaqué au sol afin de procéder à son interpellation.
C'est lors de sa fuite qu'il avait avalé pas moins de "trente pochons de crack", espérant que la police ne les trouve pas. Après son plaquage au sol, Massar a fait un malaise et a recraché ses sachets de crack. Il a ensuite eu un arrêt cardiaque, les pompiers avaient réussi à la réanimer, mais des lésions cérébrales provoquées par l'arrêt cardiaque étaient irréversibles. Il a donc été transporté à l'hôpital Laribroisière où des médecins ont trouvé d'autres sachets de drogue logés dans ses voies respiratoires. Massar est mort treize jours après son interpellation, soit le 22 novembre. Sa famille avait décidé de porter plainte pour violences policières. Le parquet de Paris avait dès lors ouvert une enquête pour trouver les causes exactes de la mort du vendeur de drogue, les causes de la mort sont toujours inconnues à l’heure actuelle.
Une manifestation pour demander justice
C'est donc le 9 novembre, en début d'après-midi, qu'une manifestation appelée "justice pour Massar" s'est déroulée dans la gare du Nord sous haute tension. Les participants ont réclamé des clarifications sur la mort du dealer tout en condamnant ce qu'ils pensent être des violences policières.
Face à des manifestants de plus en plus violents, les policiers ont dû faire appel à des renforts de CRS pour les maintenir. Malheureusement, l'arrivée des CRS n'a pas calmé les tensions, les manifestants ont continué à lancer toutes sortes de projectiles, provenant surtout des décorations de Noël dans la gare, sur les forces de l'ordre qui usaient de gaz pour les contenir.
Ce n'est pas la première fois que de tels débordements ont été perpétrés dans le but de réclamer justice pour des accusations de violences policières qui auraient été commises sur des délinquants. Aujourd'hui encore, le val fourré, quartier de Mantes-la-Jolie connait une situation extrêmement tendue, où des voitures de police sont la cible de cocktails Molotov, car un jeune du quartier avait porté plainte en dénonçant des sévices qui lui auraient été infligés, mais dont les enquêtes n'ont toujours pas attesté la véracité des faits énoncés par le plaignant. Ce qui nous amène à nous poser la question si ces manifestations violentes ne sont pas un prétexte pour simplement commettre des exactions.