18 mesures pour la sécurité routière ! Mardi, Edouard Philippe a listé cette impressionnante série de mesures dès sa sortie de Matignon, où était organisé un Conseil interministériel de sécurité routière. Selon le Premier ministre, le but de ces mesures, qui entreront en vigueur au 1er juillet prochain, est simple : faire baisser le nombre de morts sur la route, un chiffre qui est reparti largement à la hausse en 2016. La principale mesure, et celle qui risque de faire le plus débat, est le passage de certaines routes secondes à double sens de 90 à 80km/h.
Les associations d'automobilistes sont d'ores et déjà montées au créneau, assurant que cette mesure allait surtout permettre une hausse des PV plutôt qu'une baisse du nombre de morts sur la route. Mais Edouard Philippe l'assure : les recettes seront destinées aux accidentés de la route et à une meilleure prise en charge concernant leurs soins. Pour l'Etat français, il convenait donc de montrer que l'aspect financier n'était pas derrière cette décision. Pas sûr que cela soit suffisamment convaincant pour de nombreux automobilistes, d'autant que l'entrée en vigueur de la mesure, le 1er juillet, coïncide avec les départs en vacances et donc un nombre accru d'automobilistes sur les routes secondaires justement concernées par cette mesure.
Parmi les autres mesures faisant polémique, l'infraction en cas de téléphone en main au volant. Jusque-là, se faire attraper en train de commettre une telle infraction coûtait une amende (135 euros) et des points (trois) sur le permis de conduire. Désormais, un automobiliste pourra voir son permis être retenu par les policiers qui l'ont arrêté pour une telle infraction.
Là aussi, le gouvernement met en avant une mesure qui doit permettre de faire baisser le nombre d'accidents, et donc de morts, sur la route.
Une mesure forte concernant l'alcoolémie
Le gouvernement a donc mis la limitation de la vitesse au cœur de son action. Le Conseil interministériel de sécurité routière a en effet établi qu'il s'agissait de la première cause de décès sur les routes, loin devant la consommation d'alcool et l'usage de stupéfiants.
Pour progresser en terme de sécurité routière, le gouvernement entend également impliquer les citoyens, que ce soit par la signature d'une charte numérique dès l'obtention du permis de conduire ou par le lancement d’une réflexion sur la valorisation des comportements exemplaires. Concernant l'alcoolémie, l’usage de l’éthylotest anti-démarrage (EAD) fait partie des annonces fortes. Il est ainsi prévu de rendre obligatoire la pose d’un éthylotest anti-démarrage (EAD) avec suivi médico-psychologique en cas de récidive d’infraction de conduite en état alcoolique. Les automobilistes ne sont d'ailleurs pas les seuls concernés par l'ensemble de cette série de mesures. Le gouvernement prévoit ainsi d'assurer une meilleure sécurité des piétons.
La mortalité piétonne a grimpé en 2016, faisant plus de 500 morts. Dans ce cadre, toute une série de mesures seront mises en place d'ici 2019. Autre mesure au cœur de l'action autour de la sécurité routière, un accompagnement du développement de la pratique du vélo. Là aussi, différentes mesures seront mises progressivement en place dans les prochains mois. Enfin, les deux roues motorisés sont également concernés. Eux qui représentent 21% de la mortalité routière et 44% des accidents graves seront mieux protégés... mais aussi responsabilisés. L'ensemble de ses mesures fonctionnera-t-il ? Il est évidemment bien trop tôt pour le dire, et il faudra donc observer de près leur mise en place au cours de cette année 2018, mais aussi en 2019.