Un lundi de Pâques et aussi le début d'un marathon à la SNCF. C'est en effet ce lundi 2 avril, à 19h, que débute le mouvement de « grève perlée » des cheminots, afin de protester contre la réforme du gouvernement, qui prévoit notamment de mettre fin au monopole de la SNCF et d'ouvrir le trafic ferroviaire à la concurrence. Un mouvement censé durer trois mois et qui met forcément la SNCF dans l'embarras, puisque le mouvement de grève promet d'être particulièrement suivi, notamment lors des premiers jours.
Ce lundi soir, la grève des cheminots débutera donc à 19h, à l'initiative des syndicats suivants : la CGT, la CFDT et l'Unsa. Côté SUD-Rail, le ton est encore plus dur : la grève débutera à 20h et sera ensuite reconductible à intervalles de 24 heures. Pour lundi soir cependant, pas trop d'inquiétude pour les usagers. Mathias Vicherat, directeur général adjoint de la communication de la SNCF, assure que la circulation des trains s'effectuera de façon quasi-normale. Un premier soulagement pour de nombreux usagers qui ont prévu de rentrer en train suite à ce week-end de Pâques, de trois jours. Soulagement aussi pour la SNCF, qui craignait le pire pour ce lundi férié.
En revanche, les prévisions ne sont pas aussi bonnes pour les jours suivants.
La SNCF tente de préparer au mieux cette grève
Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue dimanche, la SNCF estime que le taux de grévistes pour le mardi 3 avril sera de 48 % . Un chiffre considérable qui bloquera une grande partie de la circulations des TGV, TER et RER. Mardi, ils ne seront ainsi que 12 % des TGV à être assurés par la SNCF. Un chiffre qui monte à 13 % pour les Intercités, mais qui descend à 6 % pour les TER. Ce sera donc un véritable mardi noir si vous devez prendre le train. La SNCF avait d'ores et déjà prévu cette grève en rendant impossible la réservation pour ce mardi 3 avril. Sur le site de la compagnie ferroviaire, la mention « complet » était affichée pour l'ensemble des trains...
ce qui forcément entraîne un manque à gagner important. Le coût journalier estimé pour la SNCF d'une telle grève est de plusieurs millions d'euros. Les prochaines semaines promettent donc d'être particulièrement difficiles, puisque dès ce lundi soir, c'est ensuite un rythme de grève de deux jours sur cinq qui va se mettre en place jusqu'au mois de juin... ou jusqu'à ce que le gouvernement recule.
Le gouvernement et Emmanuel Macron restent fermes
Mais cela, ce n'est pas au programme. Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a affirmé la semaine dernière que le gouvernement tiendrait et ne lâcherait rien sur la réforme prévu et ardemment souhaitée par Emmanuel Macron. Le président de la République, mais aussi son Premier ministre Edouard Philippe, sont pour le moment plutôt populaire.
Mais l'exécutif pourrait souffrir durant cette grève. D'autant que selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, 46 % des sondés comprennent la grève des cheminots. Un mouvement qui, évidemment, trouve beaucoup d'écho à gauche et à l'extrême gauche, mais aussi parmi les sympathisants du Front National. C'est donc un potentiel « seul contre tous » que pourrait affronter Emmanuel Macron à l'occasion de cette grève perlée, prévue pour durer jusqu'au mois de juin. Ce sont surtout les usagers qui vont devoir prendre leur mal en patience et assister, impuissants, à ce bras de fer. Mardi et mercredi, ils pourront tout de même compter sur l'aide de 3000 gilets rouges mobilisés par la SNCF. Le but : aider au mieux les voyageurs qui rencontrent des difficultés. Et au vu des chiffres annoncés durant le week-end, cela ne devrait pas manquer...