Cent ans après, ni la France, ni la Grande-Bretagne n'ont oublié la bataille d'Amiens. C'est en effet cette bataille qui a changé le cours de la première guerre mondiale, ouvrant la voie à l’effondrement de l’armée allemande sur le front ouest. Une centaine de jours plus tard, l'Armistice était signée entre la France et l'Allemagne. La commémoration du centaine de cette bataille est programmé ce mercredi, à la cathédrale d'Amiens. Le prince William et la première ministre britannique, Theresa May, rejoindront 3 000 membres du public, dont des descendants de ceux qui ont participé à l'assaut de quatre jours.
Une bataille sanglante, qui a fait 46 000 victimes alliées et jusqu'à 75 000 pertes allemandes, y compris celles de prisonniers. May lira un extrait des mémoires de guerre du Premier ministre britannique de l'époque, David Lloyd George. L'ancien président allemand Joachim Gauck doit lire le poème ' Après un mauvais rêve de 1918 ', de l'écrivain Gerrit Engelke. La présence allemande lors de cette commémoration est évidemment hautement symbolique, puisque, un siècle après cette bataille, l'Allemagne est désormais un puissant allié de la Grande-Bretagne et de la France, la construction européenne étant passée par là.
Florence Parly représente l’État français
La cérémonie organisée au sein de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens devrait durer un peu plus d'une heure, avec un début prévu à 15h.
C'est l'évêque d'Amiens qui devrait prendre le premier la parole, avant le duc de Cambridge, montrant ainsi les liens forts qui unissent toujours, un siècle après cette bataille, la France et la Grande-Bretagne. Côté politique, le prince William et Theresa May seront donc présents, tandis que ce sont Florence Parly, ministre des Armées, et Geneviève Darrieussecq qui représenteront l’État français.
Les alliés des deux pays seront également de la partie à l'occasion de cette commémoration, puisque des hauts représentants canadiens, américains, australiens, irlandais et nord-irlandais ont été conviés. Les diplomates et militaires de plusieurs pays auront aussi droit à la parole au cœur de la cathédrale Notre-Dame, notamment pour lire des lettres d'officiers, de militaires ou encore d'infirmières, relatant le contexte de l'époque, au moment de cette bataille décisive qui a changé le cours de la Première guerre mondiale.
L’orchestre central de la Royal Air Force et le Chœur national des jeunes de Grande-Bretagne seront d'ailleurs présents afin d'entonner plusieurs hymnes, dont ceux de la Grande-Bretagne et de la France.
Dix millions de morts lors de la Première guerre mondiale
Pour rappel, la Première guerre mondiale a débuté le 28 juillet 1914 et s'est terminée le 11 novembre 1918. Elle a opposé une large alliance, composée principalement de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et des États-Unis à partir de 1917, face à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ce premier conflit planétaire s'est avéré particulièrement meurtrier avec environ dix millions de morts et pas moins de huit millions de personnes invalides.
La guerre de tranchées a fait des ravages dans les deux camps, si bien qu'au moment de l’Armistice, il était bien difficile de parler de vainqueur. Cent ans plus tard, les commémorations se poursuivent afin de ne pas oublier la « Grande guerre », toujours enseignée dans les manuels d'histoire. Durant cette année 2018, les cérémonies sont bien sûr nombreuses afin de perpétuer le souvenir. Cela devrait bien sûr être le cas le 11 novembre prochain, à l'occasion du centenaire de l'Armistice de la Première guerre mondiale.