Les chasseurs du dimanche sont de plus en plus redoutés. Lorsque le permis de chasse a été rendu obligatoire en 1976, cette même année un décompte précis a fait état de 183 blessés et 53 tués. Des chiffres tous aussi édifiants sont annoncés jusque vers la fin des années 90. Ensuite, silence total. Nous entrons dans l'air du flou organisé et, pourrait-on dire, dans une omerta bien gérée. En consultant ces données il apparaît que la mise en place du permis a fait chuter le nombre de victimes, passant de 50 à 60 décès à une moyenne de 40. Aujourd'hui aucune information précise n'est publiée.

Troublant, alors que l'on comptabilise avec précision les morts sur les routes, on camoufle avec autant de soin, et à dessein, les victimes dominicales. Quand on pense que ce massacre concerne une activité prétendument de loisir, on peut se demander pourquoi aucune mesure n'est prise pour tenter d'éradiquer les raisons de tant de bavures.

La nature prise en otage par les chasseurs

Le 16 septembre 2018 une fillette de 10 ans est grièvement blessée par un homme de 69 ans qui visait un faisan dans son jardin ! A la Grande-Motte un flamand rose retrouvé mort par un tir de chevrotines. En Gironde, un homme de 50 ans est tué dans un accident de chasse. Une jument abattue par un chasseur à Valfaunès dans l'Hérault, une erreur d'appréciation, selon les gendarmes.

Quatre ânes sauvagement supprimés par un chasseur à Arith en Suisse. Ces équidés vivaient tranquillement dans un beau pâturage, entourés de l'amour et des soins de leurs maîtres attentifs. Ces ânes faisaient le bonheur des touristes désireux de visiter cette magnifique région sur leur dos. Finies les randonnées ! Faut-il être à ce point distrait pour confondre quatre ânes inoffensifs ou un cheval avec un gibier potentiel ?

Lorsque l'on connait les détails de ces massacres, on est obligé de crier au scandale. On ne compte plus les dramatiques méfaits perpétrés par les tueurs en puissance du dimanche et leurs erreurs d'appréciation. Dès le lundi les pages de la presse régionale regorgent de faits tous plus hallucinants et inquiétants les uns que les autres.

On peut se demander combien de drames il faudra subir pour que les lois soient enfin appliquées à la lettre. Car oui, les lois existent pour protéger et épargner le paisible citoyen et ses Animaux domestiques qui prennent aussi l'air à la campagne. Inutile de préciser que trop souvent les tirs ont lieu bien trop près des habitations.

Pétition en ligne pour recadrer les chasseurs.

L'ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) indique qu'un tiers des victimes mortelles des accidents de chasse sont des non-chasseurs. Stupéfiant ! L'association lance un appel au Président Macron: "71% des français se sentent en insécurité en se baladant dans la nature. Emannuel Macron écoutez les citoyens et répondez à notre demande pour faire réformer la chasse !" L'association demande aussi qu'il soit "interdit de tirer en direction des habitations, jardins, lieux publics etc, quelque soit la distance, et l'instauration d'un véritable périmètre de sécurité autour des habitations". L'ASPAS a lancé une pétition en ligne afin que le dimanche devienne un jour de non-chasse, mesure souhaitée par 79% des français selon un sondage IFOP de septembre 2016.