Grâce à sa victoire étriquée contre la Biélorussie (2-1), mardi, l'équipe de France a assuré sa qualification directe pour le coupe du Monde 2018, où elle fera partie des têtes de série, au détriment... de l'Espagne, de l'Angleterre et de l'Italie. Rien que ça ! En grand pragmatique qu'il est, Didier Deschamps ne sautera donc pas au plafond, même si le temps joue pour lui. Les barrages évités, le sélectionneur devrait pouvoir ouvrir son champ d'action et tester quelques nouveaux joueurs performants. Un certain luxe, surtout quand on sait que les Bleus ne se sont plus qualifiés directement pour un Mondial depuis 2006.
Finalistes de l'Euro 2016, les partenaires d'Hugo Lloris ont montré qu'ils savaient jouer un rôle important dans les grands-rendez-vous.
Mais aujourd'hui, leur situation instille le doute aux observateurs plus qu'elle ne les enchante.
Les Bleus sont qualifiés super. Mais comment oublier ce contenu indigeste face à une opposition de seconde zone. Je suis très inquiet
— Pierre Ménès (@PierreMenes) 10 octobre 2017
Sans fond de jeu, les Bleus inquiètent
Depuis plusieurs mois, on ne reconnaît plus les Bleus et Didier Deschamps commence à voir son crédit chuter comme jamais. Pierre Ménès a la dent dure. "Je cherche toujours le schéma de jeu, l’identité de cette équipe. Et si je ne trouve rien, c’est peut-être parce qu’il n’y a rien à trouver", tançait le consultant de Canal + sur son blog, mercredi. Une façon d'en rajouter une couche après avoir exprimé sa grande inquiétude sur Twitter (lire ci-dessus).
Mais ce problème de jeu est-il vraiment si inquiétant, à huit mois du Mondial ? Pas forcément. "Il faut qu'on arrive à trouver des automatismes", a expliqué Blaise Matuidi à L'Équipe, mardi soir. Pour rappel, l'équipe de France a fini sa campagne de qualifications avec un groupe délesté de plusieurs éléments importants (Mendy, Pogba, Kurzawa et Dembélé).
On pourrait ajouter Anthony Martial (3 buts en 6 matches de Premier League avec United). Tous sont susceptibles de faire partie des 23 Bleus que Didier Deschamps emmènera en Russie, en juin prochain. "Je ne suis pas inquiet. La preuve, on obtient des résultats", rassure l'ancien milieu du PSG.
Deschamps devrait conserver un milieu à trois
Le pragmatisme à la française sauce Deschamps ne suffira toutefois pas. En Russie, il faudra ajouter le tempérament et la manière. Pour cela, le sélectionneur doit encore résoudre une grosse énigme : le système de jeu. Durant les éliminatoires, trois organisations ont été testées : le bon vieux 4-4-2 avec ailiers, le 4-3-1-2 avec son fameux losange et le 4-3-3, utilisé lors du Mondial brésilien. Si les deux premiers peuvent éviter à Olivier Giroud d'être trop esseulé aux avant-postes, le 4-3-3 semble le plus compatible avec les force en présence. Pogba et Kanté ont déjà montré qu'ils pouvaient jouer ensemble, mais Didier Deschamps pourra difficilement se passer des services de Blaise Matuidi.
L'ex-Stéphanois a réussi à s'imposer comme titulaire à la Juventus. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. Buteur en Bulgarie, le natif de Toulouse (30 ans) demeure un pilier de cette équipe de France.
Giroud, n°9 efficace, mais contesté
Souvent utile offensivement, Blaise Matuidi ne peut toutefois prendre le jeu à son compte à tous les matches. Ce n'est pas son rôle. Pour cela, il faut espérer que Griezmann et Payet s'affirment comme de vrais patrons techniques, car Deschamps aura besoin d'une animation offensive cohérente et réaliste. Le manque de temps de jeu d'Olivier Giroud à Arsenal inquiète, mais il reste sur un taulier en sélection, comme en témoigne sa série de sept buts en neuf sélections.
Intègre, travailleur et disponible, l'ancien Montpelliérain ne devrait pas se faire voler la vedette d'ici l'été prochain. Sauf si Alexandre Lacazette ou le prometteur Kylian M'Bappé sortent de leur coquille en sélection.