Les dirigeants de la délégation française aux Jeux Olympiques de Pyeongchang avaient le sourire hier dimanche, après la victoire de Perrine Laffont qui a décroché la médaille d'or en ski de bosses, dont elle était déjà la favorite. C'est en larmes que la jeune sportive de 19 ans a découvert sa première place au classement final après un parcours réalisé à la perfection, devançant ses cinq concurrentes. Le podium a été complété par la Canadienne Justine Dufour-Lapointe et la Kazakh Yulia Galysheva. Derrière, les Australiennes Jakara Anthony et Britenny Cox se placent aux quatrième et cinquième places.

Une partie de la famille de Perrine Laffont avait d'ailleurs fait le déplacement en Corée du Sud pour l'occasion, et elle n'a pas été déçue. "C'est extraordinaire", répétait inlassablement son père en soulignant, au micro d'Europe 1, la détermination de sa fille, le soutien sans faille de son équipe, le travail énorme accompli depuis des mois, et les sacrifices réalisés pour parvenir à ce résultat. "C'est le plus beau jour de notre vie", ajoute-t-il.

La maman de Perrine se souvient de la première participation de sa fille aux Jeux Olympiques. C'était à Sotchi, en Russie, en 2014. Alors âgée de 15 ans, la jeune adolescente était rentrée en France en larmes, après une décevante 14ème place, alors qu'elle avait terminé 5ème lors des qualifications.

"Je reviendrai pour l'or dans quatre ans", avait-elle néanmoins déclaré à la presse. Promesse tenue. Perrine a mis en application les valeurs qui lui ont été inculquées par ses parents et son entraîneur : ne rien lâcher et faire les choses jusqu'au bout pour arracher la victoire.

Née le 28 Octobre 1998 à Lavelanet, dans l'Ariège, Perrine Laffont s'entraîne au sein du Boss Club des Monts d'Olmes.

"C'est une travailleuse. (...) Et ça ne lui monte pas à la tête, elle garde les pieds sur terre", souligne Johan Montanet, le directeur de la petite station pyrénéenne, fier de son ambassadrice. A son palmarès, la nouvelle championne olympique pouvait déjà se vanter d'une treizième place aux championnats du monde en 2015, et de la seconde place en 2017.

Du côté de la Coupe du monde, elle n'a cessé de progresser ces dernières années. Après avoir terminé dix-neuvième en 2014, elle a pris la seizième place en 2015, puis la troisième en 2016, et la seconde en 2017.

A l'annonce de sa victoire et de sa médaille d'or, Perrine Laffont s'est déclarée "épuisée". "Quand ils ont dit que j'étais championne olympique, j'ai eu du mal à y croire", ajoute-t-elle avec émotion.

La journée des autres Bleus

La journée de dimanche n'a pas été aussi prolifique pour le porte-drapeau français Martin Fourcade.

La natif des Pyrénées-Orientales, médaillé trois fois à Sotchi, n'a terminé que huitième au sprint en biathlon. Ses trois tirs manqués lors du couché lui auront été fatals. "C'est une grosse déception", a-t-il lui même déclaré au terme de sa course. Mais il s'est rattrapé aujourd'hui sur l'épreuve de la poursuite, en décrochant l'or à son tour.

En skiathlon, le fondeur Maurice Manificat n'est pas parvenu à monter sur un podium 100% norvégien, en prenant la cinquième place, mais espère faire mieux vendredi lors des 15 kilomètres style libre, sa spécialité.

Enfin, en patinage artistique, les Bleus n'ont malheureusement pas brillé ce dimanche. Ils ne sont pas parvenus à se qualifier pour la suite de l'épreuve en équipes en terminant en dernière position.

Les patineurs français ont souffert des absences de Gabriella Papadakis et de Guillaume Cizeron, qui ont préféré se concentrer uniquement sur leur compétition de danse sur glace.

Au tableau des médailles, les victoires de Perrine Laffont et de Martin Fourcade permettent à la France d'occuper la quatrième place.