Comme le bon vin, Rafael Nadal se bonifie avec le temps, et repousse sans cesse les limites sur terre battue. Après la déception de la semaine dernière, où il fut sorti dès les quarts de finale chez lui en Espagne, à Madrid, l'Espagnol a rebondi en remportant le Masters 1 000 de Rome, en battant dimanche en finale le tenant du titre, Alexander Zverev en trois manches et 2h06 de jeu, 6-1 1-6 6-3. "Rafa" a su profiter de l'interruption causée par la pluie pour se refaire une santé, et démontrer une fois qu'il est bien l'ogre de la terre battue, géant parmi les géant sur cette surface qu'il chérit comme un bambin caresse son doudou.

Lundi, Nadal va retrouver sa place de n°1 mondial, et remporte, au passage, le 78e titre de sa carrière, son 32e Masters Series.

Nadal, la furie après la tempête

Bizarrement, Rafael Nadal avait du souci à se faire. Certes, le Majorquin affrontait un adversaire contre qui il avait gagné quatre fois en autant de confrontations, dont deux fois sur terre battue, où il ne lui avait pas encore lâché de set. Mais il était opposé surtout au tenant du titre du Masters de la Ville éternelle, et il n'avait plus triomphé, ici, depuis 5 ans et sa victoire contre Roger Federer, en 2013. Pire, Nadal disputait sa première finale romaine depuis... 2014 !

Et pourtant, l'Espagnol de bientôt 32 ans (il les fêtera, à Roland Garros si tout va bien, le 3 juin prochain) s'est bien imposé dimanche.

S'il fut impérial dans la première manche, remportée en 33 petites minutes (la plus courte de la rencontre), Nadal a lâché du lest dans le second set en le concédant 6-1 (le premier sur la surface ocre face à son concurrent !), totalement perturbé par un Alexander Zverev à la précision et à la réussite retrouvées, avec notamment 71 % de points gagnés sur sa première balle.

Mais c'était sans compter sur l'arrivée de la pluie, qui a clairement changé la physionomie de la rencontre. Alors qu'il menait 3-1 dans la dernière manche, le jeune Allemand de 21 ans est totalement sorti de son match après l'interruption. Nadal remporte sa mise en jeu, puis il met la pression sur son adversaire, pour débreaker et recoller à 3-3, puis mener 4-3 en confirmant sur son service.

La suite : un nouveau break et une victoire 6-3 dans le troisième set. Après la reprise du match, le n°3 mondial n'aura plus remporté un seul jeu.

Si les sceptiques prétendent que Nadal n'aurait pas gagné sans l'intervention de Dame Nature, on peut aussi reconnaître que l'Espagnol aura été le plus fort face à l'adversité de la météo. Et c'est peut-être ce qui manque aujourd'hui à Alexander Zverev, pour mettre à mal l'incontestable suprématie de ses aînés, Roger Federer et Rafael Nadal.