Inexplicable et complètement fou. Lorsque la Fédération Argentine de Football (l'AFA) présente la “Superfinale de América”, elle n’y va pas par quatre chemins et dresse un message rempli d'émotion. Car de l'émotion, il y en aura pour cette finale de Copa Libertadores historique qui dépassera à coup sûr les frontières Argentines pour gagner toute la planète Football. Certains considèrent même cette rencontre comme étant le “match du siècle”. L'aller se dispute ce soir à la Bombonera de Boca (21h), et le retour au Monumental de River.
#SuperFinalDeAmérica A los argentinos nos pasan cosas inexplicables. Disfrutemos de esta Superfinal de América. pic.twitter.com/yWnhKisabx
— AFA (@afa) 8 novembre 2018
Le club du peuple face à celui des classes plus aisées
Pour bien comprendre la rivalité qui oppose Boca Juniors et River Plate, il faut remonter à leur création. Les deux clubs emblématiques qui divisent aujourd'hui l'Argentine, sont nés au XXème siècle à Buenos Aires, dans le quartier portuaire populaire de la Boca. Mais en 1923, le club à la diagonale rouge décide de déménager définitivement dans les quartiers nords de la ville plus huppés. L’identité des deux clubs est alors scellé. River devient le club des "Millonarios", les millionnaires arrogants, alors que Boca reste le club du peuple.
Entre suprématie locale et rivalités sociales, tous les ingrédients sont réunis pour créer des matchs explosifs. Les deux rivaux pourront de plus compter sur leurs stades mythiques et leurs supporters survoltés durant cette finale de Champions League d’Amérique du Sud. Le “Monumental” de River à l’allure d’une arène, et la “Bombonera” de Boca construit sous la forme d’un “D”.
Cette dernière enceinte est d’ailleurs réputée pour littéralement trembler durant les matchs sous l’effet conjugué des chants des supporters, de leurs cris, de leurs applaudissements et surtout de leurs sauts.
Depuis l’annonce de cette finale et la qualification de Boca Junior le onze novembre dernier, la vie s’est arrêtée en Argentine.
La quasi totalité de la population ne parle que de cette finale et la couverture médiatique est telle, qu’elle ne laisse que très peu de place pour le reste de l'actualité. Même le président de la République s'en est mêlé. Mauricio Macri, qui a été élu en 2015, a été président de Boca Juniors entre 1995 et 2008, a récemment déclaré en off : "Cette fois il faut que les choses aillent en notre faveur face à ce gros cul de Gallardo". Le ton est donné.
Avantage Boca sur l’ensemble des rencontres disputés
Au total, les deux clubs se sont affrontés 201 fois depuis le début de leur professionnalisation avec 74 victoires pour Boca Juniors, 65 pour River Plate, et 62 matches nuls. La Copa Libertadores n’est d’ailleurs pas une réussite pour River qui a dû attendre 1986 pour gagner le trophée pour la première fois de son histoire.
Boca lui est la deuxième équipe la plus titrée de la compétition avec six succès et pourrait rejoindre le club Argentin du CA Independiente en cas de victoire cette année.
En revanche, en championnat, River Plate mène la barque avec 36 titres nationaux, juste devant le rival Boca et ses 33 championnats gagnés. Et depuis ces dernières années, le River de l'entraîneur Marcelo Gallardo pose beaucoup de problèmes à l’équipe de Guillermo Barros Schelotto, ce qui peut peser dans la balance sur les deux rencontres.
Des joueurs mythiques comme Maradona, Francescoli, Di Stefano, ou Batistuta ont joué ces "Superclasico" par le passé. La passion reste intact mais il s’agit cette fois-ci d’une finale de Copa Libertadores.
Quoiqu'il en soit, peu importe l’issue de cette finale, ces deux prochains matchs resteront historiques.
JOUR J - JOUR DE FOLIE
— 🇦🇷 Cancha Argentina (@CanchaArgentina) 10 novembre 2018
🏆#SuperClasicolibertadores
💛💙BOCA🆚RIVER🔴⚪️
📅 10/11/2018
⌚️17H🇦🇷 - 21H🇫🇷
🏟️la Bombonera pic.twitter.com/fh6JCzaCWi