Cette finale de Copa Libertadores 2018 entre les deux frères ennemis de Buenos Aires restera une grande déception. Entre tensions entre les deux clubs, choix de Boca de gagner sur tapis vert, délocalisation du match retour à Madrid et important dispositif de sécurité autour du match de dimanche avec 4 000 policiers prévus, cette rencontre historique considérée comme le “match du siècle” est d’ores et déjà gâchée. Les deux clubs mythiques parlent même de “honte” pour le football argentin.

Un dispositif exceptionnel de 4 000 policiers

Près de 24 heures avant de jouer le match le plus important de leur histoire, les rapports entre Boca Juniors et River Plate sont loin d’être apaisés.

En effet, suite au nouveau rejet ce jeudi par la CONMEBOL du recours demandé par Boca Juniors le 30 novembre, le président du club, Daniel Angelici, a annoncé vouloir saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) afin que son club puisse être proclamé champion sans disputer la finale. Cette volonté des dirigeants de Boca est intervenue après les incidents qui ont eu lieu lors de la finale retour le samedi 24 novembre au stade “Monumental” de River. Le bus de l’équipe de Boca avait été attaqué à coups de pierres et gaz lacrymogènes par des supporters de River, causant la blessure de certains joueurs.

Plusieurs fois reportée le samedi soir, la finale retour devait finalement être jouée le lendemain, mais le dimanche après-midi, Boca avait décidé de ne plus jouer afin d'assurer l’équité sportive.

Boca avait alors demandé une première fois de remporter la rencontre sans jouer, causant l’incompréhension des dirigeants de River puisque les deux clubs s’étaient mis d’accord pour jouer dimanche à 17h. La CONMEBOL avait tranché en décidant de ne pas jouer le match en Argentine afin d’assurer la sécurité de tous. Le stade Santiago-Bernabéu avait ensuite été choisi pour accueillir la rencontre. La décision aujourd'hui de Boca de saisir le TAS reste donc dans la lignée du climat qui règne depuis le report de la finale retour où personne n’y trouvera finalement son compte.

“Une honte immense pour le football argentin”

Car le match de demain s’annonce particulièrement tendu. Les discussions tournent maintenant plus autour d’éventuelles nouvelles confrontations entre les supporters que du match en lui-même. Près de 4 000 policiers et agents de sécurité vont être mobilisés. Pour avoir un ordre d’idée, la finale de Champions League de 2010 organisée au Bernabéu, où le Clasico Real-Barça joué cinq jours après les attentats de Paris en 2015, avaient connu un dispositif moins conséquent.

Les deux clubs s’accordent sur un point : pour eux, c’est une “honte” pour le football argentin de devoir jouer ce match en Espagne, l’ex pays colonisateur.

Alors que le président de River, Rodolfo D'Onofrio, parle de cette situation "comme une honte immense pour le football argentin", l'entraîneur de Boca explique que la victime est principalement l'image du football argentin et sud-américain. Il souhaiterait que tout le monde discute de la façon dont les “Xeneize” et les “Millonarios” ont ramené le football argentin sur le devant de la scène mais que, malheureusement,nous parlons de la violence. Nous avons encore perdu."

Au final ce sont bien les fans argentins qui seront le plus pénalisés.

Sur les 10 000 billets mis à la vente en Argentine, seuls 5 500 ont été écoulés, le coût d’un tel voyage n’étant malheureusement pas à la portée de tous.