Le samedi 9 septembre dernier dans l'émission "Salut les terriens !", diffusée sur la chaîne C8, Thierry Ardisson recevait le fils du célèbre trafiquant colombien Pablo Escobar, connu sous le nom de Sebastian Marroquin. En fin d'interview, une voix off demande à l'animateur : "Thierry [...] voulez-vous nous révéler ce que vous cachez sous votre bureau." Thierry Ardisson fait alors mine de fouiller, et saisit un sachet blanc qui s'apparente à de la fausse cocaïne. Le présentateur du groupe Canal le dépose sur son bureau, puis le tapote, et la séquence prend fin, sous le regard dubitatif des invités, surpris.
Après la diffusion de celle-ci, le CSA fut contraint d'ouvrir une procédure, après avoir reçu de nombreuses plaintes. Ce mercredi 20 décembre 2017, le gendarme de l'audiovisuel a enfin rendu sa décision.
Les plaignants n'obtiennent pas satisfaction
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a rendu publique sa décision prise en assemblée plénière le 18 octobre 2017. Pour l'Autorité administrative indépendante présidée par Olivier Schrameck jusqu'en janvier 2019, l'incident est clos : "Le CSA n'a pas constaté de manquement de la chaîne à ses obligations." Le gendarme a établi que la séquence avait revêtu un caractère certes "provocateur", mais "humoristique". Dans le ton général et habituel du talk-show, s'il fallait le rappeler...
Plusieurs autres séquences diffusées dans d'autres numéros de l'émission de C8 ont été signalées au CSA. Le 31 juillet dernier, le Conseil s'exprimait sur une mauvaise plaisanterie de l'humoriste Stéphane Guillon au sujet de la disparition du petit Grégory en 1984. Les plaignants avaient déjà été déboutés de leur(s) demande(s).
Le groupe Canal reste l'un des "clients" fétiches du gendarme de l'audiovisuel. Les émissions "Touche pas à mon poste !" et "Salut les Terriens !" sont parmi les programmes français les plus signalés.
Le CSA, né le 17 janvier 1989 sur les centres de la HAA (Haute autorité administrative), fut créé sur initiative du président de la République de l'époque, François Mitterrand.
Ce dernier souhaitait l'apparition d'un régulateur organisant la radio et la télévision.
Aujourd'hui, tous les Français ont la possibilité de déposer un signalement sur le site internet du CSA, en remplissant un simple formulaire. Ce pouvoir offert à tous les téléspectateurs, auditeurs et internautes multiplie et densifie le travail des membres du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, qui ont à traiter de plus en plus de signalements, parfois farfelus et exagérés.