APB les a mis de côté. Inès, Ellie, Lola, Stanislas … Ils ont tous essayé d’entrer à l’université, ils ont tous échoué. Et aujourd’hui, ils n’ont plus d’autre recours que le rassemblement organisé ce mercredi 4 octobre devant le ministère de l’Enseignement supérieur par l’UNEF.

APB c’était la promesse de trouver une place à l’université sans trop de difficulté. Pourtant, 3 729 étudiants sont aujourd’hui sans affectation. Parmi eux, Inès, Ellie, Lola et Stanislas qui sont venus au rassemblement de l’UNEF devant le ministère de l’Education Supérieure ce mercredi 4 octobre.

A Lola et Stanislas on leur a dit qu’ils n’avaient pas le niveau. Inès et Ellie ignorent même les raisons pour lesquelles elles se retrouvent sans formation à la rentrée. Mais le résultat est le même, aujourd’hui, ils ignorent ce qu’ils vont devenir. Alors avec les autres étudiants réunis ils crient “Notre avenir est foutu en l’air.

APB les a plongé dans l'incertitude

Sur des affiches derrière eux on peut aussi lire “Année Perdue Bêtement. En effet, la plupart d’entre eux sont tout juste bacheliers. Comme Ellie qui n’a pas les qualifications requises pour “postuler ne serait-ce qu’au McDo. On ne peut pas travailler, même ça c’est trop difficile.” La jeune fille de 18 ans a été contrainte d’accepter une affectation à Orsay.

Mais l’université est trop éloignée de chez elle.

En ce moment je ne dors que trois-quatre heures par nuit. J’ai beaucoup de trajet en transport. J’ai repris les cours il y a trois jours et je n’arrive déjà plus à suivre le rythme.Ellie ignore même si elle va continuer d’aller en cours dans ces conditions. Pour Lola et Inès, la question ne se pose même pas.

Les deux jeunes filles n’ont été acceptées nul part.

Lola a effectué deux années de licence au Maroc avant de venir en France. Et elle s’insurge.

C’est inadmissible. On est censé être en France, dans un pays libre où on a le droit à l’éducation. Même en Afrique, ils sont inscrits à l’université.”

Beaucoup ignorent pourquoi ils ne sont pas à l'université cette année

Inès a été refusée à Paris 1 après avoir fait ses trois années de licence à Dauphine.

Et elle n’a reçu aucune explication. Pourtant elle nous raconte :

Le président de l’université a dit au président de l’UNEF-Paris 1 qu’il pouvait nous prendre, mais qu’il ne le ferait pas. Il ne veut pas être le seul à le faire apparemment. Mais les autres présidents d’université ne lèvent pas le petit doigt.

Stanislas, qui a fait sa première année de droit à Toulouse, n’avait pas le niveau pour intégrer une fac de droit à Paris. Un argument qu’il ne comprend pas puisqu’il a validé son année avec mention. Aujourd’hui, il a décidé d’en passer par les tribunaux. Il dit avoir déposé un recours contre l’université et espère ainsi obtenir sa place. Sa seule autre alternative serait de suivre des cours grâce au CNED.

L'UNEF est désemparée devant l'inquiétude de ces jeunes

Il a du mal à comprendre le système. Comme tous les étudiants réunis devant le ministère. Une des responsables de l’UNEF le confesse : “on ne sait même pas quoi leur dire. On ignore pourquoi ils n’ont pas été pris et on n’a aucun moyen de les aider, à part interpeller le ministère comme on le fait aujourd’hui.

D’ailleurs, la méthode semble efficace. Au bout d’une heure de slogans scandés sous les fenêtres du ministère, le directeur de cabinet de Frédérique Vidal annonce qu’il recevra la présidente de l’UNEF, Lila Le Bas, immédiatement dans son bureau.