APB a permis à plus de 800 000 lycéens en 2017 de faire leur entrée à l’université. 800 000 lycéens moins les 3 000 jeunes qui n’ont toujours pas reçu d’affectation. Pourtant, le serveur APB vient de fermer ses portes.
En effet, APB c’est fini. La plateforme d’orientation des lycéens français a fermé ses serveurs la semaine dernière, laissant plus de 3 000 étudiants sans formation. En cause ? Le manque de place dans les universités.
APB pousse les universités vers la voie de la sélection
Parmi les 3 729 bacheliers qui n’ont pas reçu d’affectation via APB, on dénombre seulement 80 bacheliers généraux.
1 146 élèves sont issus d’un baccalauréat professionnel et 2 503 d’un baccalauréat technologique.
Une raison à cette différence flagrante entre les bacheliers. Les lycéens qui ont passé un baccalauréat général se tournent majoritairement vers l’université où les places sont plus nombreuses. Mais pas encore suffisamment cependant. D’ailleurs, nombreuses sont les universités à plaider pour une sélection à l’université.
Depuis la rentrée 2016, le débat s’articule de plus en plus autour de cette question afin de garantir un certains nombre de places aux étudiants “méritants”. Mais cette mesure inquiète les syndicats étudiants qui craignent de voir un système injuste se mettre en place. De plus en plus d’élèves ne reçoivent aucune affectation à l’issue de la procédure APB.
Si une sélection assumée est mise en place, cette situation pourrait dégénérer.
Les étudiants laissés pour compte ne sont pas seuls
De nombreuses filières ont pourtant déjà obtenu l’autorisation de pratiquer le tirage au sort. Mais Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, assure qu’il reste encore de nombreuses places à prendre.
Selon Le Figaro, 100 000 places en universités sont encore libres. Elles ne correspondraient simplement pas aux voeux des étudiants restés sur le carreau selon la ministre. Elle l’assure ceux-ci ne seront pas pour autant abandonnés et des solutions d’accompagnement leur seront proposées.
En attendant, ce mercredi 4 octobre, l’Unef organise un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur pour protester contre le système APB et soutenir les 3 729 étudiants sans formation.
Le syndicat étudiant réclame aussi plus d'information sur la nouvelle plateforme qui devra remplacer APB dès janvier.
Une nouvelle plateforme pour remplacer APB en route pour janvier
Le gouvernement a déjà annoncé qu'une nouvelle plateforme allait voir le jour. Elle sera lancée d'ici janvier. Et jusque là, voici les quelques informations qui ont filtré à son propos. APB ne sera plus APB. La nouvelle plateforme se dotera d'un nouveau nom.
Le gouvernement veut faire table rase du passé désastreux d'APB. La plateforme sera sans doute dotée d'un système de prérequis, malgré les protestations des syndicats étudiants. Elle pourrait également être moins longue. Frédérique Vidal a en effet estimé qu'une "procédure de 10 mois sur 12 c'est trop anxiogène pour les lycéens". Enfin, un comité d'éthique pourrait se pencher sur les décisions de cette plateforme.