La liste déposée par le juriste Giuseppe Conte a finalement été acceptée par le président italien. Les dirigeants de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (anti-système) entrent donc au gouvernement. C'est un véritable tournant pour l'Italie qui se dote d'une politique dite populiste et très à droite.

Après la crise en Italie : des postes partagés

Suite au premier refus du président italien, le pays s'était retrouvé dans un flou politique. Celui-ci refusait que Paolo Savona, un eurosceptique et germanophobe prenne la place de ministre des Finances.

La raison étant qu'un ministre qui se positionne contre l'euro peut provoquer un effondrement du marché économique italien. Un compromis a alors été trouvé entre le chef du Mouvement 5 étoiles, Luigi Di Maio, et le secrétaire de la Ligue, Matteo Salvini. Tous deux acceptent que le poste de ministre des Finances soit attribué à un universitaire nommé Giovanni Tria, un proche de la Ligue attaché à l'Europe et à la monnaie unique. Par ailleurs ils obtiennent chacun le poste de vice-premier ministre.

Le poste de secrétaire d’État à la présidence du conseil ainsi que le poste de ministre du Travail, du Développement économique, de l'Agriculture et de l'Intérieur seront confiés à des membres de la Ligue.

Le Mouvement 5 étoiles obtient les ministères de l'Infrastructure, de la Défense, de la Justice, de la Santé et de l'Environnement. C'est au total une équipe de 18 nouveaux ministres qui a été nommée avec seulement 5 femmes au pouvoir.

Un État protecteur

Le nouveau gouvernement ne veut pas obéir aux « diktats » de Bruxelles. La croissance est le but premier de cette nouvelle politique.

Ils veulent baisser les impôts, instaurer un « revenu de citoyenneté » de 780 euros par mois et réduire l'âge auquel un travailleur peut prendre sa retraite. C'est aussi la mise en place d'une politique anti-immigration et anti-islam. Cette nouvelle politique est saluée par la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui parle « d'une victoire de la démocratie ».

Le porte-parole du gouvernement allemand annonce que tout sera fait pour qu'il y ait une bonne collaboration entre les deux pays et qu'ils seront ouverts à leurs propositions. Ce vendredi après-midi, Guiseppe Conte a prêté serment sur la Constitution devant le président de la République italien Sergio Mattarella. Les autres membres du gouvernement ont prêté serment après lui.