Le chiffre avancé par Reporters Sans Frontières est stupéfiant. Au moins 28 journalistes saoudiens sont "arbitrairement détenus" par le régime à ce jour. Malgré de nombreuses avancées sociales en Arabie Saoudite, la liberté de la presse reste elle, inexistante. Le pays est ainsi classé 169e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse.
Qui sont les 28 journalistes détenus arbitrairement par le régime de #MohammedbinSalman ? @RSF_inter révèle les noms et les visages de ces hommes et femmes jetés en prison au prétexte qu'ils dérangent le pouvoir.https://t.co/smgM0a8pM8 #ArabieSaoudite #Khashoggi @cdeloire
— Virginie Dangles (@VirginieDangles) 26 octobre 2018
L'assassinat du journaliste d'opposition Jamal Khashoggi en octobre dernier a remis le problème sur le devant de la scène internationale.
Ce dernier était connu pour être un fervent critique du régime de Ryad. Le journaliste saoudien se rendait à l'ambassade de son pays en Turquie pour y effectuer des démarches administratives, mais n'en est jamais ressorti. Après avoir démenti pendant des jours, l'Arabie Saoudite a finalement reconnu que Jamal Khashoggi avait été tué dans son ambassade, sans pour autant présenter les réelles causes de sa mort.
Emprisonnés pour s'être exprimés
Ils sont journalistes, blogueurs ou éditorialistes et ont tous un point en commun. Les 28 saoudien(e)s emprisonnés par le Royaume ont tous publiés des articles ou posts dérangeants pour le pouvoir en place.
Certains d'entre eux se trouvent derrière les barreaux depuis des années.
C'est le cas de Raif Badawi, blogueur saoudien condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouets en 2015, après avoir fondé un site encourageant le débat social et politique. Malgré la mobilisation d'organismes internationaux tels que l'ONU, revendiquant la liberté d'expression et celle de la presse, Raif Badawi purge toujours sa peine de prison.
Please help: Urge all democracies—@GermanyUNGeneva @UKMissionGeneva @FranceONUGeneve @ItalyUN_Geneva @NLinGeneva @SwedenGeneva—to speak out for release of jailed democracy blogger Raif Badawi, when they take the floor on Monday in UN Human Rights Council's review of Saudi Arabia. pic.twitter.com/rFa8kyoX02
— UN Watch (@UNWatch) 4 novembre 2018
Une récente répression lancée par le prince héritier
Mohammed ben Salmane, aussi appelé "MBS", a lancé une vague de répression depuis l'automne 2017.
Trois femmes engagées pour la cause féministe ont été jetées en prison "sans qu’aucun chef d’accusation ne soit officiellement prononcé" selon Reporters Sans Frontières.
D'autres journalistes ont été arrêtés et attendent toujours d’être jugés. Les sentences peuvent être d'une extrême violence, tout comme le sort réservé à l’intellectuel religieux et blogueur Salman al Awdah. Ce dernier a été condamné à mort en septembre 2018. Le journaliste Saleh el Shihi, était porté disparu depuis décembre 2017. C'est trois mois après, en février 2018, que son arrestation a été officiellement confirmée.
Arabie saoudite : 5 ans de prison pour le journaliste saoudien Saleh el Shihi pour outrage à la Cour royale. Une quinzaine de journalistes et journalistes-citoyens auraient été arrêtés pendant une campagne d'arrestations qui a commencé en septembre dernier https://t.co/LtknDEXqQj
— مراسلون بلا حدود (@RSF_ar) 9 février 2018
L'ONG Reporters Sans Frontières a dénoncé le fait que "Depuis septembre dernier, plus d'une quinzaine d'entre eux ont été arrêtés en Arabie saoudite dans la plus grande opacité: dans la plupart des cas, leur arrestation n'a jamais été officiellement confirmée, et leur lieu de détention ou les charges retenues contre eux n'ont pas été non plus rendus publics".