Le chiffre avancé par Reporters Sans Frontières est stupéfiant. Au moins 28 journalistes saoudiens sont "arbitrairement détenus" par le régime à ce jour. Malgré de nombreuses avancées sociales en Arabie Saoudite, la liberté de la presse reste elle, inexistante. Le pays est ainsi classé 169e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse.

L'assassinat du journaliste d'opposition Jamal Khashoggi en octobre dernier a remis le problème sur le devant de la scène internationale.

Ce dernier était connu pour être un fervent critique du régime de Ryad. Le journaliste saoudien se rendait à l'ambassade de son pays en Turquie pour y effectuer des démarches administratives, mais n'en est jamais ressorti. Après avoir démenti pendant des jours, l'Arabie Saoudite a finalement reconnu que Jamal Khashoggi avait été tué dans son ambassade, sans pour autant présenter les réelles causes de sa mort.

Emprisonnés pour s'être exprimés

Ils sont journalistes, blogueurs ou éditorialistes et ont tous un point en commun. Les 28 saoudien(e)s emprisonnés par le Royaume ont tous publiés des articles ou posts dérangeants pour le pouvoir en place.

Certains d'entre eux se trouvent derrière les barreaux depuis des années.

C'est le cas de Raif Badawi, blogueur saoudien condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouets en 2015, après avoir fondé un site encourageant le débat social et politique. Malgré la mobilisation d'organismes internationaux tels que l'ONU, revendiquant la liberté d'expression et celle de la presse, Raif Badawi purge toujours sa peine de prison.

Une récente répression lancée par le prince héritier

Mohammed ben Salmane, aussi appelé "MBS", a lancé une vague de répression depuis l'automne 2017.

Trois femmes engagées pour la cause féministe ont été jetées en prison "sans qu’aucun chef d’accusation ne soit officiellement prononcé" selon Reporters Sans Frontières.

D'autres journalistes ont été arrêtés et attendent toujours d’être jugés. Les sentences peuvent être d'une extrême violence, tout comme le sort réservé à l’intellectuel religieux et blogueur Salman al Awdah. Ce dernier a été condamné à mort en septembre 2018. Le journaliste Saleh el Shihi, était porté disparu depuis décembre 2017. C'est trois mois après, en février 2018, que son arrestation a été officiellement confirmée.

L'ONG Reporters Sans Frontières a dénoncé le fait que "Depuis septembre dernier, plus d'une quinzaine d'entre eux ont été arrêtés en Arabie saoudite dans la plus grande opacité: dans la plupart des cas, leur arrestation n'a jamais été officiellement confirmée, et leur lieu de détention ou les charges retenues contre eux n'ont pas été non plus rendus publics".