L’Union européenne a sermonné l’Iran sur son programme de missiles et son "comportement inacceptable" en Europe et au Moyen-Orient. Comme à son habitude, Téhéran a rejeté ces faits, les qualifiant de "sans fondement" et de "non constructifs".

A l’occasion du 40e anniversaire de la révolution islamique, le régime a dévoilé cette semaine un nouveau missile d’une portée de plus de 1 300 km. Le conseil de l'Europe s’est déclaré profondément préoccupé par les activités de l'Iran dans le domaine des missiles balistiques. "L'Iran poursuit ses efforts pour augmenter la portée et la précision de ses missiles, et multiplie les tests et les lancements opérationnels (...).

Ces activités renforcent la méfiance et contribuent à l'instabilité régionale." Téhéran devrait notamment s'abstenir de tout travail sur les missiles conçus pour être capable de fournir une arme nucléaire, a déclaré l'UE.

Le régime islamiste a élargi son programme de missiles, et ce malgré la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, l’opposition des États-Unis et les inquiétudes exprimées par les pays européens.

Dans une résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, signée lors de l’accord conclu par l’Iran avec les puissances mondiales en 2015 dans le domaine nucléaire, il était demandé à Téhéran de s’abstenir de travailler aux missiles balistiques destinés à la fourniture d’armes nucléaires pendant huit ans.

Les capacités militaires de l’Iran sont sous surveillance depuis longtemps, les États-Unis et les pays européens essayant de freiner le développement du programme d’armement iranien.

La position de la France

Dans son communiqué, l’Europe s'est également inquiétée du rôle de l'Iran dans les tensions croissantes au Moyen-Orient, notamment de son soutien à des groupes au Liban et en Syrie.

En outre, elle a appelé toutes les parties impliquées au Yémen, y compris l'Iran, à œuvrer pour la fin du conflit dans ce pays. Le communiqué conjoint dénonce enfin le bilan de l'Iran en matière de droits de l'homme, soulignant son recours à la peine de mort et demandant de respecter l'égalité des droits pour les femmes et les minorités.

Dans le même temps, les relations entre l'Iran et l'UE font face à une grave crise suite à une tentative d'assassinat d’opposants sur son sol. Des responsables de la sécurité européenne ont intercepté des communications selon lesquelles un diplomate iranien serait non seulement impliqué dans une tentative d’attentat contre le grand rassemblement annuel du mouvement d’opposition (OMPI, CNRI) à Paris, mais a aussi coordonné les opérations.

La France a affirmé que l'orchestrateur de l'attaque, qui avait été déjouée en juin, était un responsable du ministre iranien des services de renseignements : Saeid Hashemi Moghadam. Les communications entre le diplomate iranien Asadollah Asadi et ses homologues iraniens ont été décrites comme des messages textes ou discussions ayant été collectés par les services de renseignements européens.

Le diplomate-terroriste

La tentative d’attentat sur le sol français fait partie de plusieurs complots menés par des Iraniens sur le sol européen. L'UE a d’ores et déjà placé le vice-ministre iranien des services de renseignement, Saeid Hashemi-Moqaddam, ainsi que M. Asadi, sur une liste de personnes sanctionnées. Asadi, diplomate à l'ambassade d'Iran à Vienne, est actuellement en détention en Belgique, sous le coup d'accusations de terrorisme. Il aurait remis de puissants explosifs plastiques à un couple belgo-iranien contre le rassemblement du Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI), un mouvement d’opposition crédible face à la théocratie iranienne.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé son intention d’imposer des sanctions importantes à l’Iran si les négociations sur le programme de missiles balistiques du pays ne progressaient pas.

Le président Trump et ses homologues européens vont discuter cette semaine aux Nations unies sur les questions politiques qui divisent les anciens alliés : le terrorisme des mollahs, les violations des droits humains, le programme balistique, le sort de l’accord nucléaire et les moyens de limiter les ambitions régionales de la République islamique.

C’est aussi dans ce but qu’une grande manifestation est prévue à Paris le 8 février à 14h depuis Denfert-Rochereau. La diaspora iranienne et ses nombreux supporters déclareront leur soutien à la liberté et la démocratie en Iran mais aussi à l’alternative démocratique incarnée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI).