La grogne monte à Paris et non sans raison. De plus en plus de Parisiens n'ont de cesse de maudire leur maire au "pouvoir" depuis 2014, qui ne leur apporte que des complications dans leur train de vie quotidien. On se demande même si elle pourra terminer son mandat, vu les nombreuses contestations et animosités qu'elle provoque à son égard.

La capitale en détresse

Jamais un maire de Paris sous la Ve République n'avait autant déchainé les passions. D'après un sondage d'OpinionWay sur Atlantico, plus d'un parisien sur deux serait insatisfait, pour ne pas dire fâché.

En effet, à mi-mandat, la maire de Paris ne parvient pas à atteindre les 50% de satisfaction, mais récolte au contraire 57% d'insatisfaits, la jugeant "trop sectaire" et "autoritaire".

Ce désenchantement parisien est le résultat d'un certain nombre de mesures mises en place, sans considération de leurs répercussions sur le quotidien des habitants. La fermeture des quais a été une décision totalement improductive. Cela fait maintenant un an qu'une grande partie de la voie express Georges Pompidou est fermée et le constat est plus amer que bénéfique. Cette action a provoqué une explosion du trafic automobile entrainant des reports de circulations allant au-delà de l'hyper centre parisien, ainsi qu'une forte aggravation du trafic des quais hauts qui ont enregistré une augmentation de 67% le matin et 30% le soir.

Ce qui a eu pour conséquences le retard de toutes les lignes de bus ainsi qu'un ralentissement drastique des services d'urgence. La pollution quant à elle a été déplacée, mais n'a pas perdu en intensité, diminuant sensiblement sur les quais hauts tout en restant très élevée, et augmentant sur les zones où le trafic a été reporté.

La pollution sonore dans les quais hauts a également augmenté, allant jusqu'à prendre quatre décibels.

Ne s'arrêtant pas en si mauvais chemin, la mairie a décidé de fermer le marché de Noël sur les Champs-Élysées prétextant « la qualité médiocre des animations et des produits vendus », et en annonçant sa volonté de retirer la Grande Roue de la place de la Concorde en 2018.

Devant les manifestations contre la fermeture du marché de Noël, les Parisiens ont eu droit à maintes explications assez confuses, prétendant vouloir « remettre un peu d'ordre et de qualité » dans l'organisation du marché de Noël. Pour la Grande Roue, en place depuis plus de 70 ans, la mairie de Paris avance : "Cette proposition vise à ce que la place de la Concorde retrouve pleinement son caractère patrimonial, auquel de nombreux Parisiens et associations appellent régulièrement leur attachement".

Quant à l'organisation des Jeux Olympiques, nous avons eu droit à un aperçu assez effrayant des futures dépenses inutiles, qui n'a pas manqué de faire tousser d'étonnement Eric Azière, le patron des centristes au Conseil de Paris : "créer 23 postes pour les JO alors qu’il existe déjà un comité d’organisation des Jeux olympiques, est-ce bien rationnel?".

Rappelons qu'il existe déjà deux pôles, avec 13 personnes, chargées respectivement de suivre la candidature de Paris aux J.O. et des grands événements. De plus, après le scandale du coût du voyage de la délégation française à Lima, soit 1,5 million pour Mme la Comtesse, Anne Hidalgo prévoit un budget de 145 millions d'euros. Comment le financera-t-elle? Tout simplement en inventant de nouvelles taxes, par exemple sur les concurrents des Velib comme GooBee.bike, en employant une « redevance pour occupation commerciale de l’espace public ».

Les Parisiens n'en sont encore qu'à la moitié du mandat et ceux qui émettent des contestations reprochent à la mairie de ne rien vouloir entendre des difficultés causées par ses actions. Nous pouvons même nous demander si son manque de considération envers ceux qui lui ont conféré sa place ne remettrait pas en question le principe même de la démocratie.