Laurent Baffie, la "tête à claques" du paf vient de faire part de ses impressions sur l'évolution de la censure au sein de la sphère médiatique, exprimant fortement son désarroi face à une époque où toute pensée considérée comme déviante par les nouveaux maîtres à penser est sujette aux plaintes, au lynchage médiatique et public.
La "bien-pensance" a pris le pas sur la liberté d'expression
Laurent Baffie explique qu'il est devenu très difficile d'exprimer ses opinions ou de faire des plaisanteries, sous peine d'être lynché dans la sphère publique et de devoir constamment s'excuser pour des plaisanteries qui seraient mal passées.
N'oublions pas que de plus en plus de journalistes et animateurs sont trainés en justice si les propos émis sont considérés comme inacceptables par une certaine non-intelligentsia, associative ou étatique. En effet, ces derniers usent et abusent de procès afin de condamner tous ceux qui émettent des propos qui seraient contraires à leur conception du bien en France. Baffie explique que la télévision "a bien changé" depuis qu'il exerce son métier : "Dès qu’on dit un mot de travers il y a des buzz (…). Il y a une pression qu’on n’avait pas avant, surtout en direct". Il a ensuite sous-entendu que cette situation devenait de plus en plus intenable et qu'il pensait sérieusement à arrêter ce métier : "Il ne faudra pas cinquante mauvais buzz pour que j’arrête la télé.
Encore deux ou trois histoires comme ça… Je n’ai plus envie de ça… Faire le buzz ne m’amuse pas. Je trouve ça ridicule. Devoir se justifier de tout pour des conneries en permanence, c’est saoulant ".
Le présentateur Tex de l'émission les Z'amours en a d'ailleurs fait les frais après avoir prononcé une blague de mauvais goût dans son émission du 30 novembre, provoquant un raz de marée de scandales dans les réseaux sociaux.
Ces derniers, étant horrifié que l'animateur fasse de l'humour sur les femmes battues, ont accusé l'animateur de légitimer les violences contre les femmes. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, profita de cette opportunité pour saisir le CSA, forçant France Télévision à mettre à pied l'animateur pendant une durée encore inconnue.
Nous pouvons également rappeler la fois où Patrick Timsit s'était retrouvé au tribunal en 1999 pour une blague sur les handicapés dans son spectacle. Timsit avait ensuite constaté que ce n'était pas les handicapés qui avaient porté plainte, mais ceux qui étaient scandalisés par ses propos et prétendaient défendre la cause des handicapés.
Nous vivons dans une époque où il est très difficile de participer à un débat, de donner son opinion et encore pire de plaisanter sans risquer d'être l'objet de plainte si nous dévions d'une pensée unique qui commence à s'installer et à gangréner aussi bien la sphère médiatique que la sphère publique.