Selon le New York Times, Donald Trump aurait certains pays qualifié de "shithole". L'intéressé dément avoir tenu ces propos injurieux. Trop tard ! Il s'est déjà mis en conflit avec l'Union africaine, le Salvador, le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme, Haïti, le Botswana... La contre-attaque de certains : traiter le chef de l'Etat américain de "trou du cul".

Des pays en difficulté ?

Pauvreté, guerres, famines, dictatures... Ils et elles s'échappent d'un quotidien plus que morose et parfois mortel. Ils et elles viennent de ces pays-là...

Dans un tel contexte, condamnables sur la forme, les malheureuses paroles prêtées au président américain le sont-elles vraiment sur le fond ? Pourtant, beaucoup s'insurgent contre l'infâme substanstif.

Arborant fièrement une pancarte "étudiante en médecine, future docteur", une jeune femme noire conteste en souriant le dépréciatif attribué à son pays. Mais ne fait-elle pas partie des rares privilégiés locaux qui oublient de tirer la chasse d'eau? Oublie-t-elle ceux qui pataugent dans ses immondices, ceux qui n'accèdent pas à l'eau potable, ceux qui traversent les océans en quête de ressources plus abondantes pour eux, les assoiffés d'un monde meilleur ?

Qu'ils soient d'ici, d'Amérique ou de là-bas ; certains établissent un lien entre la colonisation blanche puis la suprémacie américaine.

En effet, ceux qui se prennent pour le nombril du monde digèrent gloutonnement ses aliments. Ensuite, ils distribuent les nutriments aux puissants tout en rejetant les excréments sur les faibles. Enfin, ces mots seraient-ils aussi vivement critiqués s'ils étaient sortis de la bouche d'un autre ? En effet, la personnalité de Donald Trump met en déroute plus d'un.

Un président difficile ?

Certains s'interrogent sur la santé mentale de Donald Trump. Serait-il fou ? Pourquoi annonce-t-il la vente d'un avion qui n'existe pas ailleurs que dans un jeu vidéo ? Pourquoi chatouille-t-il le dos de la main du pape lors d'une de ses visites ? Cela pourrait relever d'une stratégie : l'imprédictibilité, qui permet d'effrayer l'ennemi.

Plus sûr, il est connu pour ses prises de position sexistes et racistes, son durcissement de la politique migratoire...

Le vrai problème réside-t-il dans la vulgarité langagière de M. Trump ? Ou dans un lapsus qui dénoterait d'un racisme vécu par les personnes issues de cette immigration et vivant en Amérique ? Ou pire, dans un lien de causalité entre la politique extérieure américaine et la situation déplorable des pays se sentant insultés ? Quant aux paroles d'une chanson de Marlon Craft, elles laissent planer un doute : le pays de "merde", ce ne serait pas l'Amérique, plutôt ?

Qu'a-t-il vraiment dit ce jour-là ? Nous ne le saurons jamais. Mais la raison du dollar ou du pétrole est souvent la meilleure. Cette morale-là, nous en avons la preuve régulièrement. Que les interrogations et indignations sur une incorrection de langage ne masquent pas les abominations stratégiques des calculs économiques !