Pour la dictionnaire Larousse, un euphémisme se définit comme une « Atténuation dans l'expression de certaines idées ou de certains faits dont la crudité aurait quelque chose de brutal ou de déplaisant.». Par opposition à l’euphémisme, la vraie France est celle qui dit les choses, qui nomme les situations. Ce fut vrai dans la résistance, cela commence à devenir une réalité avec les attentats récents au Super U de Trèbes. Le terrorisme islamiste est prononcé par le Président Macron, Valls s’en était fait un des pourfendeurs le plus combatif.

Pourquoi ce changement ?

La France est ancrée dans la mondialisation et comprend malgré elle que, dans ce monde planétaire, le village gaulois qui continue de faire de la résistance ne peut plus se contenter des « hybrides » pour désigner une réalité qui se fait pressante. De Merah à Ladkmi, on hésitait à dire que les terroristes étaient de confession musulmane, même si certains terroristes de confession catholique se sont convertis. Pourquoi a-t-on hésité à nommer les choses ? La classe politique française était mal à l’aise avec cette question du terrorisme car un certain nombre de nos compatriotes musulmans sont aussi électeurs.

Le terrorisme islamiste est d’abord politique

Pourquoi le terrorisme islamiste et politique en France n’a pas tout de suite été nommé, les hommes politiques français se contentant de parler du terrorisme en général sans établir un lien clair et évident avec l’islamisme politique, salafiste dans sa branche la plus dure, et qui s’épanouit dans les territoires oubliés de la République ?

Les raisons sont nombreuses. Au nom d’un droit-de-l’hommiste et d’une terre française considérée comme espace des Droits de l’Homme, on a évité à contresens de stigmatiser nos compatriotes musulmans. La réalité est que ce terrorisme politique islamiste s’épanouit idéalement auprès de nos compatriotes musulmans qui, souvent sans avoir lu le Coran et encore moins en avoir compris les sourates, en font un deus ex machina pour justifier leur comportement abject.

Au nom d’une fausse paix sociale dans les communes de France, les maires ont surjoué le principe de laïcité en fermant les yeux sur les comportements non acceptables et non républicains. Il y a eu la théorie des Grands frères, ainsi que celle des associations, ce qui a permis à certains de nos compatriotes musulmans d’organiser une forme d’existence en marge de la République.

Quelle éthique pour nos hommes politiques en direction de nos compatriotes musulmans ?

Après le Bataclan, la France ne s’est pas déchirée, le tissu social est resté intact mais avec des trous béants, appelés défiances. Certains partis politiques à l’extrême droite ont tout de suite fait l’amalgame entre terrorisme politique et confession musulmane. Les hommes et femmes politiques appartenant au parti de gouvernement n’ont rien dit et ont laissé faire. Les choses changent, il faut s’en féliciter et on commence à nommer les choses en les séparant. Cette tradition française de l’hybridation de la pensée est constante dans l’histoire récente de la France vis-à-vis de ses citoyens de phénotype particulier.

On parle de black au lieu de noir, de beur au lieu de maghrébin et on finit dans un vaste capharnaüm par confondre les faits et les acteurs de ces faits. Messieurs les politiques, il faut regarder l’histoire avec les yeux d’historiens avant de construire vos analyses politiques. On ne devient pas terroristes parce qu’il y a de la discrimination, mais la discrimination peut largement servir aux commanditaires et aux propagandistes de la division pour obliger le passage à l’acte. Oui la société française est discriminante, ce n’est pas un crime que de le reconnaître. Il y a des faits qui sont liés à l’esclavage, la colonisation et la décolonisation des territoires jusque là dominés par la France.

Malgré leur nationalité française et leurs diplômes, certains de nos compatriotes issus des territoires dominés hier et aujourd’hui par la France au nom de la géopolitique de puissance, sont discriminés dans le monde du travail, dans la recherche d’un logement et dans l’accès à des fonctions représentatives à cause de leur phénotype. Les politiques comme Wauquiez refusent de l’admettre et, de façon implicite, donnent à voir que ces compatriotes ne sont pas les bienvenus en France. D’ailleurs certains de nos compatriotes de phénotype non caucasien sont toujours considérés comme des immigrés même quand ils sont nés en France. La question sociale de la discrimination et de l’évitement n’explique pas tout et ne justifie en aucun cas le terrorisme. Politiques, nommez les choses sans avoir peur.