A une question d’un journaliste sur la signification de son voyage en Australie un 1er mai, fête du travail et de la solidarité entre les salariés, la réponse du Président Macron a été sèche : je ne reste pas devant ma télévision, je bosse. Le voyage en Australie était prévu de longue date, Macron continue de travailler, il n’y a pas de jour férié, les réformes continuent et elles seront menées jusqu’à leur terme, même si le dossier de la SNCF est traité aujourd'hui par le Premier Ministre Philippe.
Il est comme cela Macron, sûr de sa force intellectuelle, de ses relations complexes avec les journalistes qui sont marquées par de la bienveillance et de l’autorité que certains considèrent comme étant du mépris, voire de l’orgueil. Macron/Jupiter retrouve sa verticalité après une visite diplomatique à Washington marquée par des demi-succès. On attend avec gourmandise la décision de Trump de rompre ou non l’accord de Vienne de 2015 concernant l’Iran (l’accord nucléaire). La sortie récente du Premier Ministre israélien Netanyahu concernant des plans secrets iraniens sur le nucléaire ne fait que renforcer l’insuccès diplomatique de Macron sur ce dossier.
En Australie, le Président poursuivra la diplomatie de Hollande : vente de sous-marins, constitution d’un axe Paris-Sydney-New Delhi en réaffirmant la position de la France dans le Pacifique et en renforçant la coopération politique militaire et économique entre la France et l’Australie. Des chefs d'entreprise de PME accompagnent le chef de l'Etat en Australie. En Nouvelle-Calédonie et avant le référendum, Macron va faire de la politique pour présenter aux Calédoniens l’avantage pour eux de rester dans la République et de ne pas chercher une aventure qui risque d’être hasardeuse avec le choix de l’indépendance.
La méthode (bienveillance/autorité) Macron à l’œuvre
Macron est un stratège qui a réussi à se faire élire en montrant de la bienveillance et en disant aux Français ce qu’il allait faire une fois élu.
Les Français ont répondu favorablement à son appel. Il vise pour la France de nombreux objectifs de transformation.
- Sur le plan politique : diminution du nombre d' élus au Parlement (Assemblée nationale et Sénat).
- Sur le plan économique : réforme déjà actée (mais on attend les décrets d’application) sur les ordonnances portant sur le marché du travail, baisse de la fiscalité concernant les patrimoines économiques les plus importants –ce que d’aucuns appellent la fiscalité favorable pour les plus riches-, assurance-chômage en préparation, apprentissage, modification du statut et du capital de la SNCF, loi attendue sur l'hôpital.
- Sur le plan social : réforme du lycée (parcours-sup, suppression des filières), disparition de la taxe d’habitation, augmentation de la CSG pour les retraités (ce qui à l’heur de les affecter), à long terme réforme sur les retraites grâce à une suppression de tous les régimes sociaux et à une uniformisation de ceux-ci avec les régimes du privé (dans ce domaine, Macron doit s'attendre à des journées chaudes de la part des syndicats, mais Jupiter n'a peur de rien).
Dans tous ces domaines, Macron affirme et réaffirme sa volonté d’aller jusqu’au bout, quoiqu’il lui en coûte en termes de popularité.
Il sait que s’il recule sur la méthode, il ne sera pas réélu en 2022.
Macron/Jupiter sait de temps en temps rechercher l’horizontalité pour être au niveau des terriens
Macron a choisi délibérément de ne pas être un Président normal au sens de Hollande qui, dans son nouvel ouvrage « Les leçons du pouvoir » accuse Macron de l’avoir trahi et d’avoir profité de sa bonhomie, malgré ses promesses de ne pas se présenter contre lui et de l’avoir fait. Dans un paysage politique dévasté par la macromania, Hollande devient le premier opposant d’Emmanuel Macron alors que Wauquiez se traîne tel un panda et que Marine Le Pen essaie de reconquérir les terres de Marion Maréchal-Le Pen dans le sud du pays (Nice).
Marine Le Pen espère tenir meeting avec la plupart des partis populistes d’Italie, de Pologne et de Hongrie pour en faire un tremplin médiatique pour sa campagne pour les élections européennes de 2019. Même s’il est en Australie, Macron a toujours en tête la France et ses sujets français. Quoiqu’il dise, il essaie d’être horizontal, à la hauteur des terriens, en répondant aux questions des journalistes et en participant aux émissions de télévision (BFM et TF1) alors qu’il avait dit que les journalistes devaient être tenus à l’écart. La force de Macron, c’est sa plasticité contrainte et sa capacité endomorphique d’adaptation aux situations. Ainsi va Jupiter/Macron dans la République monarchique française.