Depuis 2014, l’Italie est seule sur la question des migrants, rejointe ensuite par la Grèce. De nombreux dispositifs ont été pensés (répartition des migrants sur le territoire de l’Union européenne, mise en place des quotas) mais, dans les faits, la répartition équitable des migrants a été laissée, voire abandonnée, à deux pays : l’Italie et la Grèce. Le phénomène de migration que l’on pensait temporaire, est devenu permanent et il faut s’attendre à des migrations de type climatique dans les 10 ou 20 prochaines années. Les raisons de ces migrations sont connues en partie.

Les migrants viennent d’Afrique et du Moyen-Orient pour l’essentiel. Au Moyen-Orient, ce sont les troubles politiques (Syrie, Irak), le terrorisme (Daesh), ce qui a conduit l’Union européenne à négocier des conditions abracadabrantesques avec la Turquie qui, au prix d’une soulte de 3 milliards de dollars, empêcherait les migrants de venir en Europe.

En d’autres temps, Kadhafi pour l’Afrique a joué le rôle que l’on demande à Erdogan. Concernant l’Afrique noire, il n’y a pas que des migrants politiques, mais surtout économiques qui, au nom de la théorie du boomerang, répondent par leur arrivée massive en Europe aux collusions entre les pays de l'UE (Union européenne) et certains gouvernements africains autocratiques, manipulateurs de constitution grâce à la bénédiction de l’UE qui, en paroles, dénonce mais dans la pratique laisse faire (intérêts économiques des pays membres comme la France, l’Italie et dans une certaine mesure la Grande Bretagne).

C’est grave ce que l’on entend de la part du Président de la République, Emmanuel Macron, et de certains députés qui parlent du cynisme de l’Italie alors que la France est restée silencieuse. C’est bien de donner des leçons de morale et de maintien à l’Italie sur la question migratoire, c’est mieux pour la France de prendre sa part dans le concret.

Ouf, la Corse sauve le continent en disant sa prédisposition à recevoir les migrants.

Les logiques contradictoires de l’Union européenne sur la question migratoire

Le refus de l’Italie et de Malte de recevoir les 629 migrants permet de remettre la question des migrations à l’agenda européen à la fin du mois. Emmanuel Macron est troublé par la question migratoire alors qu’il se pose en leader du projet européen.

Même la droite LR hypocrite sur cette question (car toujours opposée aux migrations), reconnait qu’Emmanuel Macron a tort. Le Président Macron a manqué de justesse politique en se réfugiant derrière l’argument technique. On reproche au Président Macron de ne pas être suffisamment politique. Macron n'est pas le seul responsable. Il n'y a pas de politique européenne sur les migrations. La commission européenne a réfléchi sur la création d’une agence européenne de l’asile et des migrations mais sans succès, le projet est resté dans les tiroirs. Emmanuel Macron a été élu en 2017. En arrivant aux affaires, il a trouvé des dispositifs non fonctionnels à propos de la question migratoire, (répartition par quotas de 160 000 migrants, accords de Dublin qui obligent chaque migrant à revenir au pays d’entrée dans l’Union européenne pour régulariser sa situation).

Il y a aussi le groupe de Visegraad qui réunit la plupart des pays d’Europe de l’Est, Pologne, République tchèque, Hongrie qui refusent l’arrivée des migrants sur leur territoire.

Les enjeux de la question migratoire pour l’Union européenne

Les migrants deviennent cause et conséquences de la montée des populismes en Europe, en Autriche, en Italie, en Pologne et en Hongrie. Seule la France évite, pour l’instant, cette montée grâce à la victoire d’Emmanuel Macron en 2017 sur la base d’un projet gouvernemental articulé autour de l’Europe., mais jusqu’à quand ? Pour l’instant, Emmanuel Macron est tranquille politiquement car les inefficacités conceptuelles et stratégiques d’un Laurent Wauquiez, d’un Jean-Luc Mélenchon et surtout d’une Marine Le Pen, ne constituent pas des alternatives crédibles.

Même l’Allemagne est touchée par cette vague populiste avec l’émergence de l’AFD (mouvement populiste d’extrême droite). La question des migrants doit être traitée au plus vite par l’UE si elle veut éviter que celle-ci serve de marchepied aux populistes pour accéder aux affaires. Il faut que l’UE et ses gouvernants soient plus fermes vis-à-vis des pays africains dont la mauvaise gouvernance politique et économique accélère les flux migratoires vers l’Europe.Il ne faut pas après pleurer de voir plus d’Africains en errance dans les capitales européennes, car ils fuient leurs pays. L'Europe être exigeante quand elle établit la coopération avec les pays africains. La question migratoire peut faire exploser le projet européen auquel Emmanuel Macron tient tant.