La politique comme la nature a horreur du vide. Le Président Macron et son épouse se ressourcent au Fort de Brégançon, lieu de villégiature des présidents de la République. Ces vacances permettent en même temps au Président Macron de s’acquitter de ses obligations politiques. Il a reçu Thérésa May, Première Ministre de Grande Bretagne pour discuter des conditions globales du Brexit. La France est réputée comme étant l’un des pays qui exige que le Brexit se fasse selon des conditions fortes et exigeantes vis à vis de la Grande Bretagne. On a reproché au Président Macron de ne pas s’être rendu à Amiens, sa ville natale, lieu de commémoration du centenaire de la bataille éponyme (1918).

Il a été représenté par la Ministre des armées, Florence Parly. Cette absence est volontaire et politiquement montre que le Président ne peut être partout et qu’il a aussi une capacité de délégation visant à valoriser ses ministres. Pour d’autres, cette absence traduit la fermeté du Président Macron vis à vis du Brexit anglais. C’est une façon diplomatique de montrer son désaccord vis à vis de la décision anglaise. En restant au fort de Brégançon, le Président envoie une carte postale claire aux Français, à savoir qu’il est en vacances tout en étant au travail. Ses sorties millimétrées et quasiment sur commande font dire à certains journalistes que le Président Emmanuel Macron est dans une stratégie de communication anticipatrice et établie à l’avance pour redorer son blason abîmé par l’affaire Benalla et qui risque de prendre feu avec l’affaire naissante du Secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler.

Pour l’Elysée, il n’y a pas d’affaire Kohler car l’actuel secrétaire général a respecté toutes les procédures qui permettent d’éviter le conflit d’intérêts.

Le Fort de Brégançon, lieu de préparation de la rentrée politique du Président Macron

Après un an et demi, depuis son élection, le Président Macron a fait le choix de la marche forcée pour réformer et transformer la France.

De nombreuses lois ont été votées (marché du travail, réforme de la SNCF, apprentissage-formation, modernisation de la vie politique, …), d’autres sont dans les tuyaux comme l’Assurance chômage, les retraites, la révision constitutionnelle, .... De nombreux fronts ont été ouverts par le Président Macron, mais les résultats tardent à venir, surtout sur celui de la lutte contre le chômage.

Paradoxalement, le chômage structurel ne disparaît pas même si le secteur marchand privé crée des emplois. On est là dans un contexte économique dans lequel l’offre des emplois est inadapté à la demande à cause d’une absence de formation de la part des salariés et des conditions difficiles de travail et de rémunération (hôtellerie, bâtiment).

Au Fort de Brégançon, le Président Macron, au-delà de la réforme concernant les services de l’Elysée, doit réfléchir sur la façon de rendre plus lisible politiquement les différentes réformes déjà entreprises. Que peut apporter l’air de la méditerranée à la réflexion politique du Président, au-delà de la stratégie de communication distillée à souhaits et qui consiste à faire des sorties millimétrées dans le public ?

Le Président, tout en étant jupitérien, doit intégrer dans sa réflexion la prise en compte des corps intermédiaires, la valorisation des poids lourds dans sa politique de communication ; ceux-ci doivent être les marqueurs identifiables par le public de la parole présidentielle afin d’éviter le tohu-bohu et la communication désordonnée qui a prévalu au début de l’affaire Benalla.

Le Président Macron est confronté à deux échéances politiques majeures : l’Europe en 2019 et les Municipales en 2020

Quelle politique européenne pour LREM, pour le Président Macron en 2019 ? On attend du Président Macron et son allié le MODEM qu’ils définissent la nouvelle politique de l’Europe au moment où les populismes en Italie, en Hongrie et en Pologne ont tendance à être déterminants et à brouiller l’image d’une Europe forte.

Economiquement l’Europe reste forte mais politiquement certains pays, comme la Pologne ou la Hongrie, préfèrent regarder du côté américain.

Le Président Macron a commencé à réfléchir à une politique européenne qui parte du bas et qui tienne compte des demandes politiques du peuple européen. Ces demandes, symbolisées par les consultations citoyennes et européennes, restent pour l’instant à l’état de principe et des problèmes réels,comme les migrations et l’insécurité, viennent chambouler les croyances fortes du Président Macron dans le domaine d’une Europe unie. Autre test, celui des élections municipales en 2020. Pour le Président Macron, comment faire passer LREM du mouvement associatif à un mouvement de gouvernance municipale des communes de France ?