Nommé ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner est confronté à un problème de violence à l’école. Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, connait ces problèmes de violence depuis de nombreuses années. Il a assumé les fonctions de recteur d’académies, dont celle de Créteil.

Pour les deux ministres Blanquer et Castaner, 'la sanctuarisation de l’espace scolaire est la base fondamentale de la vie scolaire et de tous les apprentissages' comme le rapporte L'Opinion du 23 octobre. Que nous dit la vidéo montrant un élève du lycée Edouard Branly de Créteil dans le Val de Marne qui tient en joue son professeur avec un pistolet factice ?

La violence à l’école est une réalité, elle ne date pas d’hier. Dans les années 90 le premier plan de lutte contre la violence a été lancé par Jack Lang, ministre de l'Education nationale et Paul Quilès, ministre de l'Intérieur, (tous deux socialistes).

Tous les acteurs de l’école (enseignants, élèves, cadres éducatifs, autres personnels) sont peu ou prou concernés par l’insécurité. Certains estiment que l’école devient le reflet de la société en y important des règlements de compte entre bandes et en créant une insécurité rampante (élèves contre élèves, élèves contre profs).

Les déterminants de la violence dans l’école de la République

Les phénomènes de violence, pour être correctement étudiés, doivent faire l’objet d’un comptage strict, école par école, or ce n’est pas le cas.

Des phénomènes de violence et d’insécurité dans certaines écoles sont cachés pour éviter la stigmatisation et la mauvaise réputation. Les faits de violence qui sont étudiés sont ceux qui émanent d’établissements souvent situés en zone d’éducation prioritaire ou dans des zones géographiques socialement déshéritées.

L’existence des réseaux sociaux et le phénomène du 'héros digital' amplifient les comportements de certains élèves.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a interdit les portables au collège : 'L'addiction aux écrans peut devenir une plaie dans nos sociétés, qui nuit aux rapports humains' (RTL, 31 août). Qu’en sera-t-il au lycée (même si certains chefs d’établissement interdisent déjà son utilisation en classe tout en rendant possible celle-ci sur la cour de récréation) ?

La nécessaire sanctuarisation de l’école

L’école doit retrouver ce qui la structure le mieux : l’acquisition laïque des connaissances. La religion appartient à l'espace privé et l’école est un espace public. Faut-il mettre des vigiles à l’entrée des établissements ? Attendons les résultats de la concertation entre les deux ministres. Les conseils de discipline demandés par le ministre sont une avancée significative mais non suffisante et cela existe déjà dans certains établissements.

Tous les élèves de l’école de la République (enseignement général et enseignement professionnel) doivent se sentir aimés par la République et non discriminés de façon subtile, quelles que soient leurs origines et leurs croyances.

L’école doit rester ferme, l’autorité des professeurs rétablie et les professeurs eux-mêmes doivent dépasser le discours pédagogique vis-à-vis de certains élèves.

En restaurant une autorité, la connaissance et une attitude au travail dominée par l’effort, les acteurs de l’école, enseignants et élèves, retrouveront une quiétude de plus en plus contestée par une violence sociale visible et invisible.