2018 a vraisemblablement été l'année de la prise de conscience de la nécessaire végétalisation de notre alimentation.

Le chiffre d’affaires lié aux ventes de produits végétariens et végans a connu une augmentation de 24 % en 2018, générant 380 millions d’euros pour les grandes et moyennes enseignes de grande distribution.

Si cela ne représente que 10% de marchés plus développés, comme la vente de produits bio ou sans gluten, les industriels n’ont pas manqué de remarquer cette nouvelle opportunité qui s’offre à eux.

Une prise de conscience sociétale

Plusieurs raisons expliquent que les consommateurs délaissent désormais plus facilement les produits d’origine animale au profit d’aliments plus végétaux.

D’abord bien sûr, la remise en cause des bienfaits de la consommation de viande sur la santé. On pense notamment à la viande rouge, considérée comme cancérigène et propice à l’augmentation des risques cardio-vasculaires.

La multiplication des scandales alimentaires et la divulgation d’images tournées dans les abattoirs et rendues publiques ont également permis aux Français d’ouvrir les yeux sur la réalité de l’industrie de l’exploitation animale, et on peut agréablement constater une sensibilité accrue au bien-être animal.

Les végétariens représentent désormais aujourd’hui 2% de la population (environ 1,3 million de personnes), tandis que les “flexitariens” (qui diminuent leur consommation de viande sans la stopper complètement) sont désormais 23 millions de personnes, soit un tiers de la population française.

Le bien être animal : un nouvel argument de vente

De grandes marques agro-alimentaires se glorifient de ne plus utiliser d’œufs produit par des poules de batterie, comme par exemple les Brioches Pasquier.

De plus en plus de grandes enseignes ont également cet objectif, pour la plupart à l’horizon 2020 : Auchan, Leclerc, Carrefour, Lidl...

On notera également un petit effort fait par la marque Casino, qui a mis en place un “label” de bien-être animal, afin de permettre au consommateur de savoir comment a été élevé la viande de poulet qu’il déguste.

Si la démarche peut paraître insuffisante aux yeux de certains, il faut sans doute se rappeler que “les petits ruisseaux forment les grandes rivières” et que “Rome ne s’est pas faite en un jour”. C’est en tout les cas le signe d’un début de prise de conscience que l’on ne peut que louer et encourager.

Une diversification des gammes de produits proposés

Surfant sur cette tendance, de grands industriels tels que Danone, Nestlé ou Fleury Michon, dont les gammes de produits sont historiquement basées sur des produits d’origine animale, proposent désormais de plus en plus de versions végétales à leurs produits.

Steaks de soja, nuggets de blés, faux mages et laits végétaux ont désormais la part belle dans les rayons, à des prix qui plus est de plus en plus attractifs.

Les experts prévoient que cette croissance devrait encore gagner 17% entre 2019 et 2021, atteignant les 600 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici là. Il y a donc tout lieu d’espérer que les géants de la grande distribution vont continuer la végétalisation de leurs rayons.