Le premier ministre, Edouard Philippe, déclare que le gouvernement doit répondre à l’exaspération fiscale après la consultation nationale. "Plus de deux mois de consultation, des centaines de milliers de propositions citoyennes, parfois contradictoires ou coûteuses : le premier ministre Edouard Philippe tire, lundi 8 avril, le bilan du grand débat lancé face à la crise des « gilets jaunes », écrit Le Monde. Edouard Philippe veut baisser plus vite les impôts et diminuer les dépenses. Le problème est que l’analyse économique démontre qu’on peut diminuer les impôts, diminuer les dépenses, à condition de flécher de façon concrète les dépenses à diminuer en disant comment les dépenses restantes seront financées par les impôts que l’on veut réduire.
Un service public de qualité et une baisse des impôts : le paradoxe à la française
Le premier ministre montre que les Français ne supportent pas une taxation forte car ils se demandent où va l’argent de leurs impôts. Nous sommes dans une situation paradoxale car les Français veulent une baisse des impôts sur le revenu tout en maintenant un service public qu’ils veulent de qualité. L’autre paradoxe de nos compatriotes porte sur le refus de réorganiser les comportements liés aux collectivités territoriales. Autre élément d'analyse : les Français disent qu’il faut réduire les dépenses concernant la défense, le logement et le train de vie de l’Etat en réduisant le nombre de fonctionnaires et de parlementaires.
Comment peut-on promouvoir dans ce cas un renouveau démocratique et comment peut-on améliorer le fonctionnement de la démocratie représentative ? Dans le cas de la défense, la France doit faire face aux menaces djihadistes. Dans le cas du logement, certains de nos compatriotes, même avec un travail, sont obligés de dormir dans leur voiture.
Réduire le nombre de fonctionnaires est un casse-tête car les Français demandent plus de service public. Nos compatriotes sont dans des approches paradoxales liées à une culture économique insuffisante, cela est normal car ils se placent d'abord dans une approche idéologique. "Une demande massive de baisse d’impôts et de services publics ; des préoccupations écologiques mais un large rejet de la fiscalité environnementale ; une forte défiance envers les élus et les hauts fonctionnaires", analyse Libération.
Nous sommes au cœur de cette France paradoxale, bavarde, qui souhaite une thérapie collective mais qui, dans sa pratique, valorise les comportements individuels, égoïstes et égocentriques.
Une justice fiscale en France est possible mais sous contraintes
La plupart de nos compatriotes demandent une justice fiscale qui se limite à une baisse des impôts sur le revenu et à une réorganisation de la TVA. Les réponses à cette justice fiscale doivent tenir compte de tous les enjeux auxquels la France doit faire face : la transition énergétique et ses problématiques sociales, la taxation des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux, la forte demande de services publics de santé, la revitalisation des territoires et la capacité de la France à être une nation de grande importance moyenne en Afrique, son territoire naturel et dans le reste du monde.
Il reste au Président Macron, après les déclarations du premier ministre, Edouard Philippe, de prendre des décisions fortes qui vont lui permettre de mieux terminer les trois ans qui lui restent de mandat, à la fois sur les questions nationales et sur la manière de faire renaître l’Europe. Le Président estime qu’il faut faire renaître l’Europe en intégrant la problématique du faire et de la protection des Français au sein de l'Europe. il faut que le Président Macron crée chaque année une espèce de compte-rendu démocratique sur les avancements et les contraintes de la nouvelle Europe qui sera votée le 26 mai 2019. En initiant le Grand Débat national dont il va dire les principales décisions, Macron doit adopter le même comportement après l’élection européenne en s’adressant aux Français de façon permanente sur les décisions prises au sein de l’Union européenne.
Nous avons critiqué la verticalité de la prise de décision du Président à ses débuts, le chaos démocratique en cours en ce moment, nous donne raison et permet au président Macron, tout en conservant sa verticalité traditionnelle, de tenir compte de l’horizontalité, celle qui structure la démocratie directe.