Hier, c'était le grand oral de Jean-Luc Mélenchon devant les Français : plus de 3 heures et demi d'émission sur France 2, avec diverses interventions et clarifications. Ainsi, il a d'abord été interrogé sur la question des droits de l'homme, car les journalistes considéraient qu'il en parlait finalement assez peu dans son programme, l'Avenir en Commun. Puis, la question de son ralliement à Benoît Hamon et à Yannick Jadot a été posée. Alors, un reportage a été déroulé, le montrant face à des chauffeurs de VTC mécontents de leur condition de vie, mais qui affirment qu'Uber est leur dernier rempart face au chômage.
L'invité surprise, Philippe Torreton, a ensuite débattu assez cordialement avec le candidat de la France Insoumise, au grand damn des journalistes, puisqu'il soutient Yannick Jadot. Puis, les invités ont pu l'interroger tour à tour : d'abord, une femme qui condamnait l'immigration car elle l'avait apparemment fait fermer son restaurant à Calais et conduite à vivre dehors, ensuite, la maire LR de Pierrelatte, qui défendait le nucléaire pour les emplois que ce secteur créait, puis un policier guadeloupéen de la BAC qui regrettait son désir de la supprimer. Enfin, le grand duel a eu lieu, face à Valérie Pécresse, qui souhaitait l'entendre s'exprimer au sujet des débordements ayant eu lieu lors des manifestations lycéennes contre les violences policières.
Puis une touche d'humour, avec la conclusion de Charline Van Hoenacker. Bref, vaste programme.
Pourparlers avec le PS et ELLV
Puisqu'il est harcelé depuis des semaines à ce sujet par les journalistes, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que, contrairement à ce qu'on voulait faire croire, il n'avait absolument pas claqué la porte aux négociations.
Au contraire, il a envoyé une lettre à Benoît Hamon, lui rappelant les conditions qu'il mettait à cette alliance entre le PS et la France Insoumise, d'ailleurs ce dernier l'avait ensuite appelé depuis Lisbonne pour fixer un rendez-vous. Il s'est montré étonné de l'annonce de dernière minute, faite par Yannick Jadot, qui se rallie finalement à la cause de Benoît Hamon.
Selon lui, il aurait mieux fait d'attendre la consultation de ses sympathisants avant de prendre cette décision unilatéralement. En ce qui le concerne, les négociations avec le vainqueur de la primaire risquent néanmoins d'être serrées, puisque ses conditions paraissent très restrictives, excluant de rassembler la gauche jusqu'aux représentants du gouvernement.
Sortie du nucléaire
Face aux menaces de suppression d'emplois, Jean-Luc Mélenchon s'est montré constant : il ne cédera pas au chantage permanent. Pour lui, les sources d'énergies renouvelables sont créatrices de 6 fois plus d'emplois que la seule filière nucléaire. Ainsi, si la France décide effectivement de sortir du nucléaire, ce qui sera long, un peu plus de 25 ans, les employés des centrales actuelles ne seront pas licenciés, puisqu'ils seront affectés au démantèlement de leur usine - car qui la connaît mieux qu'eux-mêmes ?
De plus, ils pourront ensuite, dans 25 ans, se réorienter dans l'énergie éolienne, photovoltaïque, etc.
Condamnation d'Uber
Le candidat de la France Insoumise s'est toujours opposé à la libéralisation entraînant précarisation des employés, autrement dit à l'uberisation. Ainsi, lors de sa rencontre avec un chauffeur de VTC, il a été scandalisé par ses conditions de travail : en effet, ce dernier travaillait de 65 à 70 heures hebdomadaires, pour toucher à peine le SMIC. Cependant, dans le centre de formation des chauffeurs de VTC, qu'il a visité, il a rencontré une opposition virulente de la part des futurs chauffeurs. Selon eux, qui sont des anciens travailleurs reconvertis à cause du chômage de masse, Uber est leur dernier rempart avant le chômage.
Autrement dit, ils préfèrent travailler difficilement, mais travailler, qu'être au chômage. Jean-Luc Mélenchon s'est insurgé devant cette résignation, et a conclu qu'il ne fallait pas pour autant se laisser exploiter.