Après la démission du général Pierre de Villiers, et la publication du livre dans lequel il expose son incompréhension devant la coupe budgétaire du ministère des Armées, le chef de l’Etat a redonné un peu de baume au cœur des militaires. Après une haie d’honneur à bord du Bâtiment de commandement le « dixmude », Emmanuel Macron a salué leur dévouement, l’implication des soldats et de leurs familles, en annonçant de nouveaux moyens pour assurer leur mission. Le budget de la défense s’élèvera à 2% du produit intérieur brut d’ici 2025. Les 850 millions d’épargnes de 2017 ont permis d’honorer les engagements budgétaires de la France vis-à-vis des partenaires européens, donc la promesse est tenue, et le crédit alloué aux armées augmente en 2018 de manière exponentielle au regard des crises qui menacent la paix.
Une subvention majorée pour la défense
La nécessité de coopérer avec tous les pays européens, y compris le Royaume uni, les conflits imprévus et le devoir de porter secours ont valu une sous-évaluation des dépenses engendrées par la Défense. Les comptes prévisionnels sont ainsi sous-estimés depuis plusieurs années.
Engager des opérations simultanées sur plusieurs territoires revient cher, comme la lutte contre Daesh en Irak, en Syrie, et au Sahel. L’état n’est pas devin et le monde est tourmenté. Difficile de chiffrer les actions à mener dans ces conditions et les militaires regrettent de devoir économiser dans de telles circonstances. Emmanuel Macron en appelle à la probité et aux efforts des industriels de l’armement.
Ces ajustements pressent et demeurent nécessaires. Ils reflètent le haut niveau d’engagement des forces françaises avec l’OTAN et la défense européenne. La sûreté du territoire, de son espace aérien et de ses approches maritimes appellent des moyens pour garantir l’intégrité et la sécurité de la nation.
Un rafraîchissement de la dissuasion militaire s’impose.
La composante aéroportée de notre arme nucléaire coûte cher. Pourtant, ce n’est pas le moment favorable pour faire des économies, l’armée portant la crédibilité du pays sur la scène mondiale.
Renouvellement accéléré du matériel
L’essor des menaces terroristes nécessite un effort conséquent sur l’information ainsi que sur la mobilité et la réactivité des forces armées.
Le développement des activités du renseignement dans l’espace numérique se verra accorder des fonds et du personnel supplémentaire. Des moyens techniques associés permettront d’identifier l’origine et les acteurs des attaques. Le recrutement facilitera l’évaluation des capacités offensives des adversaires potentiels. L’analyse du flux d’informations évitera de nouvelles menaces, comme les opérations d’influence sur les réseaux sociaux.
Mise en place d’un service national universel obligatoire
Le candidat Macron avait évoqué un service universel obligatoire d’un mois à partir de 2019, encadré par les différents corps d’armée et la gendarmerie. Le président de la République avait annoncé cet été la création d’une commission désignée en octobre par le Premier ministre.
La mission consistait à étudier une formation propice à susciter une union républicaine au sein d’une jeunesse réunie, et un enseignement des pratiques de protection nationale. L’administration aurait atteint la phase de chiffrage du projet. Le rapport devrait être remis au printemps.
Ce stage s’adresserait aux filles et aux garçons de 18 à 21 ans. Le budget des armées n’en subira pas la conséquence pécuniaire. Ce ne sera peut-être pas le cas de ministères comme l’Éducation, la Santé, ou les Sports. Gestes d’urgence, sensibilisation, consignes et conduites à adopter en cas de catastrophe, de terrorisme ou de conflit armé, pourraient faire partie du programme.