Alors que différentes enquêtes d'opinion révèlent que les Français sont plutôt favorables à l'action d'Emmanuel Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe, la majorité gouvernementale vient de perdre un siège à l'Assemblée nationale. En effet, hier dimanche 04 Février, avaient lieu deux seconds tours d'élections législatives partielles, opposant un représentant de La République en Marche à un candidat de droite issu des Républicains. Les deux scrutins ont été remportés par ces derniers.
Dans la première circonscription du Territoire de Belfort, le candidat du Modem Christophe Grudler, soutenu par le parti du président de la République, s'est incliné avec 41,1% des voix, contre 58,9% pour son adversaire Ian Boucard, déjà en tête au premier tour avec près de 39% des suffrages.
En Juin dernier, le candidat des Républicains l'avait également emporté, mais avec seulement 279 voix d'avance sur son rival. Aujourd'hui, le rapport de forces est sans appel, largement défavorable au parti d'Emmanuel Macron.
Dans la première circonscription du Val-d'Oise, la députée macroniste Isabelle Muller-Quoy, pourtant élue avec plus de 54% des voix en 2017, a été battue par son adversaire des Républicains Antoine Savignat, qui a remporté son siège avec 51,5% des suffrages. La République en Marche peut donc désormais compter sur 349 députés (sur 577) avec ses alliés du Modem. La majorité reste confortable. De leur côté, Les Républicains gagnent un siège supplémentaire. Il s'agit d'un vrai désavoeu pour Isabelle Muller-Quoy, qui était arrivée en tête dimanche dernier, avec un peu plus de 29% des voix.
L'entourage du président réagit
Christophe Castaner, délégué général du parti présidentiel, n'a pas attendu les résultats des deux élections dévoilés dans la soirée pour réagir et anticiper la défaite de ses candidats. Selon lui, ces deux scrutins n'ont aucune valeur de test national afin de savoir si les Français approuvent ou non la politique menée par le gouvernement.
Il évoque des "signaux faibles". Mais le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement oublie peut-être que son parti a perdu trois élections municipales partielles en Décembre dernier, et n'a pas brillé lors des sénatoriales du mois de Septembre.
Par ailleurs, l'abstention a encore une fois été très importante hier, signe que l'action politique n'est toujours pas réconciliée avec les Français.
Dans le Val-d'Oise, seuls 20% des électeurs inscrits se sont déplacés. Dans le Territoire de Belfort, la participation n'a atteint que 10 points de plus. Notons également qu'au premier tour, les deux candidats de La République en Marche avaient perdu plus de la moitié de leur électorat du mois de Juin. Christophe Castaner n'y a fait aucune allusion...
A Belfort, le Républicain Ian Boucard partait pourtant dans la bataille avec un sérieux désavantage. Son élection du mois de Juin avait été annulée en raison de la distribution de faux appels au vote par son équipe entre les deux tours. Ces tracts, estampillés des logos du Front National et de la France Insoumise, conseillaient de voter pour lui.
Mais cela n'a pas empêché la majorité des électeurs de faire à nouveau confiance à Ian Boucard hier. En revanche, pour le Modem et La République en Marche, ça n'a pas suffi... Christophe Castaner et François Bayrou étaient bien venus soutenir leur candidat pendant la campagne électorale, affichant leur volonté de "moraliser la vie publique" contre la "tricherie" et les pratiques mensongères telles qu'employées par Les Républicains. Un appel qui n'a pas été entendu.