Le vocabulaire martial est de mise pour qualifier l'action du gouvernement face aux syndicats à propos de la question de la réforme de la Société Nationale des Chemins de Fers, autrement dit la SNCF. Le rapport Spinetta remit il y a quelques semaines avait déjà attisé les cheminots qui vont probablement voir leur statut réformé. Mais l'annonce par Edouard Philippe, le Premier ministre d'utiliser les ordonnances à fait dresser les cheveux des syndicalistes qui appellent à la grève. Que va t-il donc se passer dans les semaines qui viennent ?
Décryptage d'une stratégie.
Réforme de la SNCF : un calendrier serré pour éviter la contestation
"Prendre les syndicats de vitesse". Voilà le but du gouvernement d'après le Monde. En effet, en ayant recours aux ordonnances comme il l'a fait pour réformer le code du travail, le gouvernement coupe l'herbe sous le pied des syndicalistes et empêche dans le même temps toute contestation. Une technique risquée, mais qui sera payante en limitant ainsi une paralysie de la France et de son réseau ferroviaire.
Le Parisien va encore plus loin. Le journaliste Frédéric Vézard explique que cette logique a pour but d'affaiblir dans le temps la puissance des syndicats empêchant les réformes rapides et importantes des institutions publiques. Après le code du travail, cette nouvelle réforme serait "un coup de grâce".
Vers une bataille de longue haleine avec les syndicats ?
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé mardi la "campagne mensongère". D'après lui, le gouvernement ment et son action est une véritable "attaque gravissime". Il prévoit dans tous les cas une réponse appropriée face à ces attaques contre des personnes qui d'après lui ne sont pas des "privilégiées contrairement aux 150 patrons reçus par Macron à Versailles".
Les syndicats ont annoncé qu'il faudrait probablement un mois de grève pour faire plier le gouvernement. Pourtant, le Premier ministre a annoncé ne pas se placer dans une logique de bras de fer, mais bien de réforme afin de permettre au système ferroviaire d'aller mieux.
Didier Aubert, membre de la CFDT a expliqué ce matin sur LCI : "On a la négociation comme ADN, mais le Premier ministre nous a écrit la fin de l'histoire". Le gouvernement en ayant recours aux ordonnances semble en effet vouloir éviter le débat et le cristalliser sur ce recours plutôt que d'avoir un débat de fond sur la réforme de la SNCF et sur les éléments qui font que le système fonctionne mal.