L'enquête semblait terminée, mais de nouveaux éléments ont été découverts. Il semblerait que l'ancien ministre ait touché une forte somme. Selon son avocat Jean-Yves Leborgne, les enquêteurs auraient remarqué que de l'argent avait été donné aux collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Ces versements représenteraient l'équivalent de 11 000 euros. Les juges ont donc décidé de mettre en examen l'ancien ministre pour « complicité de financement illégal de campagne ».
Les faits reprochés
Depuis 2013, la police enquête sur un possible financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le colonel Kadhafi.
En 2012, le journal Médiapart publie une note qui devait être attribuée à un homme nommé Moussa Koussa, ancien chef des services des renseignements libyen. La note explique que le colonel Kadhafi a fait un versement de plus de 50 millions d'euros pour aider la campagne de Nicolas Sarkozy. Le problème est que les chiffres officiels de la campagne ne font état que de 20 millions d'euros. Enfin en 2017, un rapport de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales pointe du doigt Eric Woerth, car il aurait lui aussi reçu de l'argent. Il parle alors de « dons anonymes ».
Un membre de la campagne chargé de s'occuper du courrier reçu nie ces explications et affirme qu'il n'y a eu aucune transaction fait par lettre.
Eric Woerth est incriminé
L'explication des dons anonymes est jugée « fallacieuse » par les enquêteurs. Les juges estiment qu'un rapprochement peut être fait avec les sommes versés à Nicolas Sarkozy par le colonel Kadhafi. L'avocat du condamné conteste ce raisonnement et estime que les dons anonymes n'ont rien en commun avec les dons de la campagne présidentielle, ce que confirme son client.
Cette affaire secoue la classe politique. En effet, Eric Woerth est la troisième personnalité politique mis en examen. Le second étant Claude Guéant alors directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur.
Il aurait lui aussi reçu une somme d'argent conséquente à hauteur de 5 millions d'euros ainsi qu'un virement de 500 000 euros. La police anti-corruption souligne que ces affaires montrent l'ampleur des trafics d'argent dans le monde politique français. Nicolas Sarkozy est quant à lui la première personne à s'être fait arrêter pour «corruption passive » et « financement illégal de campagne électorale ». L'enquête ne semble pas avoir livrée tous ses secrets.