Ce mercredi, la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) s'est rendus à Bercy pour entamer des recherches sur un possible conflit d'intérêts visant le bras droit du président de la République Emmanuel Macron. Ces perquisitions ont été menées dans les bureaux du ministère de l’Économie et des Finances ainsi que dans les locaux de la commission de déontologie de la fonction publique et de l’agence des participations de l’État, lieux ou Alexis Kohler avait travaillé de 2012 à 2016.

Le parcours d'Alexis Kohler

La formation du secrétaire général de l’Élysée est classique, il rentre à Sciences Po puis fait l'ESSEC (Ecole supérieur des sciences économiques et commerciales) et finit par faire l'ENA (Ecole national de l'administration).

Suite à l'élection de François Hollande, Alexis Kohler devient directeur adjoint du cabinet du ministère de l’Économie et des Finances. Il siège en même temps au conseil d'administration des chantiers de Saint-Nazaire. En août 2014, il devient le directeur du cabinet d'Emmanuel Macron. Suite à la démission de celui-ci pour fonder son propre partie politique, Alexis Kohler est engagé en tant que directeur financier de la compagnie Mediterranean Shipping Company (MSC). Mais via sa mère le secrétaire général de l’Élysée est un cousin germain de Rafaela Aponte, épouse fondateur de MSC.

Un possible conflit d'intérêts

C'est cette proximité que dénonce le Parquet national financier (PNF). En effet, Alexis Kohler aurait favorisé les commandes de MSC aux autres entreprises.

En 2010, les commandes importantes de la compagnie maritime ont permis aux chantiers de Saint-Nazaire d'éviter la faillite. Au même moment, le secrétaire général des finances siégeait au conseil d'administration de ces chantiers. Ces accusations sont totalement réfutées par la présidence qui déclare que ces soupçons sont dus à ses fonctions dans l’État français.

Le délégué général de la République en marche, Christophe Castaner, estime qu'il n'y a pas « d'affaire » Kohler et que le PNF à le droit d'avoir des soupçons. Cette enquête agit en parallèle de la plainte déposée par l'association anticorruption Anticor et des articles écrit par le journal Médiapart. Cela fait maintenant quelques années qu'Anticor est devenue un acteur important dans la lutte contre la Corruption. Elle est notamment connue pour son application dans l'affaire Ferrand en 2017.