C'est peu dire qu'Alexandre Benalla était attendu ce mercredi. Depuis déjà plusieurs jours, l'effervescence montait du côté du Sénat à l'idée d'entendre l'ancien responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire. Réticent à venir, Alexandre Benalla était bien présent ce mercredi, à 8h50, afin de répondre aux nombreuses interrogations des sénateurs. Mais le jeune homme de 27 ans a d'abord tenu à s'excuser auprès de Philippe Bas, qu'il avait traité de ' petit marquis ' la semaine dernière sur les ondes de France Inter.
Des excuses qui n'ont pas empêché la commission d'enquête parlementaire d'aborder les sujets chauds, et pour certains, encore flous concernant cette fameuse affaire Benalla, déclenchée le 1er mai dernier lorsque l'ancien responsable de la sécurité s'était fait passer pour un policier afin de disperser des manifestants. Le jeune homme est ainsi revenu sur son parcours, de l'obtention de son Master 1 en droit, à son intégration du mouvement En Marche !, de ses fonctions à l’Élysée et bien évidemment des détails de ces fameux événements du 1er mai dernier. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alexandre Benalla a réservé quelques surprises dans ses réponses.
Alexandre Benalla ' humilié ' par sa suspension
' Je n'ai jamais été le garde du corps d'Emmanuel Macron ', a ainsi lancé le principal intéressé devant les sénateurs. Durant la campagne présidentielle, Alexandre Benalla était pourtant de tous les déplacements du candidat Macron, étant même toujours à ses côtés lorsqu'il s'agissait de fendre la foule.
Selon Benalla, pas de poste de garde du corps, mais des ' responsabilités d'organisation ' au sein du mouvement ' En Marche ! ' lors de cette campagne présidentielle. Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, Alexandre Benalla a expliqué avoir été embauché en tant que chargé de mission. ' Je n'ai jamais été ni policier ni garde du corps du Président de la République ', a confirmé le principal acteur de l'affaire, décrivant son rôle comme celui ' d'un chef d'orchestre '.
Un homme qui avait aussi accès à l'Assemblée nationale après la délivrance d'un badge sans raison apparente. Là aussi, la répondre d'Alexandre Benalla est surprenante, le jeune homme de 27 ans évoquant un ' caprice personnel pour aller à la salle de sport et à la bibliothèque '. Une réponse qui n'a pas manqué de faire lever d'étonnement les sourcils de plusieurs sénateurs.
Alexandre Benalla voulait être précis... mais reste flou
Autre révélation importante, Alexandre Benalla a assuré venir à l’Élysée ' avec mon arme à la ceinture '. Un port d'arme qu'il justifie par le besoin d'assurer sa sécurité personnelle, et non pas celle du président de la République. Alexandre Benalla a également évoqué la réaction de l'Elysée suite aux événements du 1er mai, à savoir sa suspension puis sa rétrogradation.
Un épisode vécu ' comme une humiliation ', selon le principal intéressé. En revanche, le jeune homme de 27 ans n'a pas pu s'exprimer sur les faits pour lesquels il est actuellement mis en examen. En effet, la commission d'enquête parlementaire n'est pas un tribunal et ne peut donc pas se substituer à la justice. De fait, de nombreuses zones de flous demeurent, malgré les réponses d'Alexandre Benalla. Ce dernier a plusieurs fois affirmé vouloir être précis, et malgré une volonté évidente de parler, il a surtout montré qu'il savait maîtriser sa communication... et ainsi rester le plus flou et vague possible. Une déception sans doute pour les sénateurs, qui n'ont pas pu obtenir toutes les réponses qu'ils souhaitaient.