"Les retraités ne sont pas mal aimés", a déclaré ce matin le Premier ministre Edouard Philippe sur l'antenne de France Inter. Il fallait rassurer cette catégorie de la population, particulièrement touchée par la baisse de son pouvoir d'achat depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. Le chef du gouvernement vient donc d'annoncer un geste fiscal en sa faveur. En effet, 300.000 retraités n'auront désormais plus à payer la hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Il s'agit des Français dont le revenu fiscal de référence se situe juste au-dessus de la limite fixée pour la hausse de la CSG, soit 14.404 euros pour une personne seule, et 22.051 euros pour un couple.
Dans leur cas, selon les propos du Premier ministre, "il faudra passer pendant deux ans en continue au-dessus du seuil pour être frappé par l'augmentation de cette CSG". Cela représente par ailleurs un manque à gagner de 350 millions d'euros par an pour les caisses de l'Etat.
Edouard Philippe espère ainsi que les retraités seront sensibles à ce geste en leur faveur, même si la grogne pourrait persister en raison d'une autre annonce récente : les pensions ne seront désormais plus indexées sur l'inflation, entraînant mécaniquement une baisse des revenus des retraités en comparaison avec l'augmentation des prix à la consommation.
Emploi : 130.000 contrats aidés financés en 2019
Le chef du gouvernement a également annoncé d'autres mesures, notamment sur le thème de l'emploi, avec le financement de 130.000 contrats aidés en 2019, un chiffre relativement stable par rapport à cette année, mais faible si on le compare aux postes créés par les précédents gouvernements.
Edouard Philippe précise également que le nombre de ces contrats avait auparavant tendance à augmenter à l'approche d'élections importantes : "Je veux sortir de cette logique, elle est absurde et elle n'est pas digne", déclare-t-il.
L'objectif affiché de l'exécutif est toujours d'atteindre un taux de chômage de 7% de la population active d'ici la fin du quinquennat - il est actuellement de 9,1%.
Pour cela, il mise sur l'augmentation de la croissance économique qui entraînerait la création d'emplois, et sur la formation professionnelle récemment pourvue de nouvelles mesures pour son développement.
La croissance devrait augmenter d'environ 1,7% en 2018 selon les prévisions du ministre de l'Economie Brune Le Maire, confirmées ce jeudi matin par le chef du gouvernement.
Mais Edouard Philippe estime que c'est encore insuffisant pour permettre aux entreprises de reprendre confiance et recruter, et ce dans de très nombreux secteurs d'activité. Il y a pourtant un important nombre de postes non pourvus à travers la territoire, d'où la nécessité de mieux former la main d'oeuvre.
Sur un autre thème, Edouard Philippe a également annoncé que le congé maternité des travailleuses indépendantes et des agricultrices serait prochainement allongé à 16 semaines. Il avait déjà mandaté une députée de La République en Marche pour rédiger un rapport sur le sujet, dont les conclusions n'ont pas encore été révélées.
Hausse annoncée du prix du carburant
Le Premier ministre a enfin profité de sa présence au micro de France Inter pour annoncer une mesure très impopulaire qui revient régulièrement comme un marronnier dans le budget de l'Etat : la hausse du prix du carburant.
"J'assume complètement", clame Edouard Philippe, en avouant que les taxes et le prix du baril vont tous les deux augmenter. Pour s'en justifier, il indique qu'un choix a été délibérément fait "d'augmenter l'impôt sur la pollution pour baisser celui sur le travail. L'objectif, c'est de favoriser le travail". Dernier argument avancé : la transition écologique, et le coup de pouce donné par la même occasion à l'achat de véhicules plus propres.